"> Cold Specks - I Predict a Graceful Expulsion - Indiepoprock

I Predict a Graceful Expulsion


Un album de sorti en chez .

7

Les premiers vers de The Mark, la chanson qui ouvre l’album de Cold Specks, se sont imprimés dans mon esprit. « He left his mark upon my skin/ I said, i lost my loose heart to the cold, cold, wind.”  Pour Al Spx, qui les chante de sa voix la plus profonde et ténébreuse, ce n’est pourtant […]

Les premiers vers de The Mark, la chanson qui ouvre l’album de Cold Specks, se sont imprimés dans mon esprit. « He left his mark upon my skin/ I said, i lost my loose heart to the cold, cold, wind.”  Pour Al Spx, qui les chante de sa voix la plus profonde et ténébreuse, ce n’est pourtant rien que des mots,  inventés et laissés en pâture, tandis qu’elle s’est déjà dissociée de toutes les retombées émotionnelles que pourraient lui procurer pareils mots et pareilles chansons.

Les chansons lui ont bel et bien échappé dès lors qu’elle les a enregistrées. Ce que son disque résout sobrement. Arrachant des fragments de libération, pour en faire poésie très personnelle, la chanteuse demeure extraordinairement focalisée. « J’ai toujours eu l’impression que les premiers albums étaient votre greatest-hits, et que le deuxième est plus difficile », lâche-t-elle comme pour expliquer sa grande inspiration pendant les deux années à se découvrir en tant qu’artiste, entre 2010 et 2012, deux années qui ont donné lieu à l’album. Elle est déjà sincère en reconnaissant qu’il pouvait y avoir comme une forme de triomphe moins évident à partager que de la noirceur pure et simple. «  Je ne sais pas de quoi ça parle. La mort. Laisser filer. Grandir. »

“I Predict a Graceful Expulsion” est un premier album hors du commun pour de nombreuses raisons. La voix grave, sans commune mesure, de cette jeune chanteuse de 24 ans, Canadienne installée à Londres et dont les parents sont originaires d’Afrique de l’Est. Une écriture spontanée, qui fait passer des images poétiques pour de l’existentialisme précoce et des humeurs contradictoires : appréhension et abandon. ‘You cut me Open/Just to see what’s within” sur Elephant Head. Une musicalité unique et étonnamment aboutie. Une guitare minimaliste, mais au caractère affirmé, évoque Smog ou les premiers Cat Power, ceci enrichi d’une envie de gospel et de blues, avec des chœurs, du violoncelle, du piano, une percussion inventive. Des chansons troubles interprétées par une artiste en mutation, et dont les doutes, dans une période préparatoire qui a été  difficile pour elle, sont venus s’appuyer sur de nouvelles certitudes, et sur l’idée confortée de ce qu’elle souhaitait désormais partager.

Elle n’est pas la chanteuse ténébreuse que ses textes ont pu façonner ; pour s’en défendre elle remarque que ce n’est pas Al Spx qui a écrit les chansons, que celle qui porte le pseudonyme ne fait que les interpréter, et qu’il faut attribuer leur origine à la fille qui porte le nom véritable, celle à qui on a montré, alors qu’elle n’avait pas d’autres perspectives, qu’en jouant tous les jours de la guitare, en chantant quotidiennement elle pourrait ensuite former un album. Elle seule s’est rendue compte à quel point elle en avait envie. « I want to be ! I want to be !” s’exclame t-elle sur Winter Solstice. Holland, la chanson par laquelle elle a été révélée, a dès le départ suggéré une envie de célébration autant que le pouvoir d’attraction qu’exerçait sur elle les fatalités de l’existence. S’y côtoient les mots “Nous sommes nombreux, nous sommes unis”, mais l’humeur de la chanson fera que sur le coup on ne retiendra que “ De cendres nous retournerons aux cendres.”

Chroniqueur
  • Publication 566 vues23 octobre 2012
  • Tags Cold SpecksMute
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Tracklist

  1. The Mark
  2. Heavy Hands
  3. Winter Solstice
  4. When the City Lights Dim
  5. Hector
  6. Holland
  7. Elephant Head
  8. Send Your Youth
  9. Blank Maps
  10. Steady
  11. Lay Me Down

La disco de Cold Specks