Deux ans à peine après « Robbers And Cowards », leur remarqué premier album, les Cold War Kids sont de retour ; autant l’écrire d’emblée, les évolutions survenues en deux ans sont des plus discrètes, le blues-rock tendu pratiqué par les Californiens reste peu ou prou inchangé. Le chant de Nathan Willett est toujours haut perché, avec […]
Deux ans à peine après « Robbers And Cowards », leur remarqué premier album, les Cold War Kids sont de retour ; autant l’écrire d’emblée, les évolutions survenues en deux ans sont des plus discrètes, le blues-rock tendu pratiqué par les Californiens reste peu ou prou inchangé. Le chant de Nathan Willett est toujours haut perché, avec une voix forcée ; il est toujours d’une justesse relative. Les personnes qui avaient de ce fait développé une allergie au groupe n’en démordront pas (Something Is Not Right With Me ou Mexican Dogs leur donneront certainement du grain à moudre). Les autres retrouveront un style toujours percutant, des mélodies qui font souvent mouche et une véritable aptitude à créer la tension sur l’ensemble des morceaux.
Dès Against Privacy, les ingrédients d’un son simple et direct sont posés : des guitares au son saturé très riche en médiums, fortement teinté de réverbération, une basse souvent en retrait (sauf sur le surprenant et discoïde Something Is Not Right With Me ou Relief), et une voix placée particulièrement en avant. Sur ces bases, les Cold War Kids tressent avec aisance des ambiances troubles ou franchement dépressives. Même les morceaux les plus calmes (Avalanche In B ou Every Man I Fall On) sont suffisamment tordus dans leurs mélodies ou leur construction pour pourvoir un sentiment d’urgence qui est la marque du groupe.
Au rayon des surprises, on notera Golden Gate Jumpers, plus jazzy avec un piano très en avant et une ambiance laid-back qui sied particulièrement à la mélodie. Malgré un tempo balourd, I’ve Seen Enough, grâce à ses parties de guitare, vire vers l’étrange et le légèrement dissonant. Relief, plus funky, propose une étrange mixture de rythmes syncopées et de basses menaçantes. Enfin, Dreams Old Men Wear étonne avec quelques guitares surchargées d’échos très The Edge, et son refrain stadier à la Coldplay (alors que le couplet est plutôt sobre et austère).
On connaît l’attachement des Cold Wars Kids à la spontanéité, leur refus assumé de toute stratégie, de tout calcul, d’un travail de studio approfondi. Ce nouvel album est en ce sens le parfait reflet de leur démarche : de l’allant, de l’énergie, des idées, mais pas de sélection, pas de réflexion, pas de liant pour accompagner le tout. Au final, les fans du groupe apprécieront à raison, les autres resteront rétifs à ces Kids turbulents.
- Publication 473 vues5 janvier 2009
- Tags Cold War KidsDowntown Records
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