"> Crystal Stilts - In Love With Oblivion - Indiepoprock

In Love With Oblivion


Un album de sorti en chez .

Pour certains, Slumberland c’est The Pain of Being Pure at Heart ou Dum Dum Girls. Formés à New York en 2003, les Crystal Stilts ont pour mérite un sens du danger, du mystère vers lequel convergent toutes leurs influences et leur musique sur la brêche. Souvent comparés au Jesus and Mary Chain « des débuts […]

Pour certains, Slumberland c’est The Pain of Being Pure at Heart ou Dum Dum Girls. Formés à New York en 2003, les Crystal Stilts ont pour mérite un sens du danger, du mystère vers lequel convergent toutes leurs influences et leur musique sur la brêche. Souvent comparés au Jesus and Mary Chain « des débuts » pour le bain de réverb sordide qui caractérise leur son, il ont aussi beaucoup de la nostalgie automnale que partagent par exemple Black Tambourine (aussi de Slumberland) et l’énergie twee punk des Shop Assistants. Un surf rock des profondeurs. Les comparaisons dans la sphère indie-pop peuvent se multiplier, avec la présence d’un peu d’Opal (David Roback) sur "Alien Rivers". Les amoureux de nouveau psychédélisme, de dream pop et de garage rock devraient apprécier. Mais il proposent des affiliations plus anciennes, plus vicieuses, les explorant comme les vestiges d’une civilisation engloutie (par les nappes d’orgue électrique ?) ; le Velvet Underground par exemple. 

Bonne idée de leur part ; ils n’ont quasiment pas évolué entre ce nouvel opus et le premier, "Alight of Night" (2007), qui avait déjà marqué les esprits. Le son est peut-être plus chaud et séducteur par moments, avec un pied dans ce qui s’est fait de mieux ces dix dernières années, en termes de ce qu’on pourrait appeler la maîtrise d’un nouveau psychédélisme. Surprenante au premier abord, la voix zombifiée de Brad Haggett pourrait même lui attirer quelques moqueries au moment notamment de ce fameux "Alien Rivers" de huit minutes. En anglais, un mot traduit bien ce genre de prestation : deadpan ; désacfecté. Mais ce qui commence comme une curiosité se fond en réalité à merveille dans le maëlstrom de faux semblants de In Love With Oblivion. Le mystère : on n’est pas supposé savoir de quoi il parle, ni en quelle tonalité il est supposé chanter.
 
"Sycamore Tree" raconte l’histoire d’une fille trouvée dans un arbre ; qui le suit dans la mer, sans qu’il sache pourquoi – et tout le refrain, « I wonder her how ?/ I wonder her why. », participe au climat superbement occulte de l’ensemble. Il ne répond pas aux questions, il se contente de les poser. "Throught the Floor" parle de disparition, "Invisible City" de mort par procuration : « We know what happened at death/ But I don’t have to say why."”.
 
Bourré d’expériences surréalistes, "In Love With Oblivion" n’est pas un disque uniformément caverneux, mais distordu pour le meilleur, descriptif et plein d’esprit. Au fond, une légèreté malicieuse lui permet de rebondir. La voix de Hagget est juste un peu plus animée sur "Through the Floor" et "Shake the Shackles", et devient nonchalante. Autrement, le groupe tournoie avec une fascination pour l’usure psychologique vaguement comparable à celle de Joy Division et crée un climat que d’aucuns pourraient trouver claustrophobe.

Chroniqueur

Tracklist

  1. Sycamore Tree
  2. Through the Floor
  3. Silver Sun
  4. Alien Rivers
  5. Half a Moon
  6. Flying Into the Sun
  7. Shake the Shackles
  8. Precarious Stair
  9. Invisible City
  10. Blood Barons
  11. Prometheus at Large

La disco de Crystal Stilts