Da Capo

Da Capo assure avec "Oh, My Lady" son statut de formation culte et indispensable.

Il existe des formations qui ont su transcender le cirque malsain des nouveautés vite oubliées. Ce que l’on peut considérer comme un beau gâchis, au regard des talents ainsi broyés par le diktat frénétique de la « dernière chose à écouter », puis à jeter presque aussitôt. La musique mérite tellement mieux. Son apprentissage, comme sa réception, sont l’affaire d’une vie. Da Capo est de ces groupes transcendés, loin de la folie immédiate.

Il convient d’aborder « Oh, My Lady » avec en tête cette envie de se laisser emporter par une oeuvre à la fois grandiose et intime, rock et lyrique, débordante et maîtrisée, triste et joyeuse. Et se laisser dévorer par cette musique en cinémascope, poignante et vitale.

Alexandre Paugam est sans conteste l’un des compositeurs les plus brillants, l’un des plus inspirés de sa génération. Sa liberté absolue, son lâcher prise rigoureux lui permettent d’élaborer des chansons bouleversantes, totalement habitées et incarnées, apaisées ou enflammées, rehaussées par des arrangements sophistiqués et une myriade d’instruments. On pense aux Nits, à Tuxedomoon, aux Walkmen.

C’est dire le niveau atteint par Da Capo. Celui d’une formation majeure, pour qui le temps est un allié, non pas un ennemi, la musique un art, non pas un produit de consommation courante.