dDamage

Récemment repérés en compagnie de TTC sur un maxi tonitruant (« Trop singe »), dDamage nous revient ici avec un album radical. Radical parce qu?au milieu d?une production électro souvent policée et claire (sans que ce soit négatif par ailleurs), ces deux frangins (Hanak pour l?état civil) prennent un évident plaisir (partagé) à nous vriller les oreilles avec science. Et c?est peu de le dire. Le bruit blanc trouve sa place au milieu de cet amalgame de hip-hop tordu mâtiné de punk revêche et de bleeps corrosifs (Keedz, Ink).

Sans être proscrite complètement, la mélodie n?est pas l?élément prépondérant de ce cocktail savant. Car il faut reconnaître qu?il y a ici un évident talent d?architecte sonore ici. Il ne suffit pas de mélanger vaguement larsens et breakbeats distordus pour fabriquer de telles pièces, souvent dansantes. Nous ne sommes assez loin Merzbow par exemple. « Radio Ape » a cette qualité d?être un déluge de sons contrôlé, un peu à l?instar de Richard D. James.

Pourtant, l?ensemble n?a rien d?aride. Dès l?entame de l’album par le redoutable Pressure, on ne peut s?empêcher de dodeliner de la tête frénétiquement. Les français de dDamage possèdent un sens de l?humour manifeste, un coté ludique contagieux et une rage toute rock?n?roll. Ils ne sont pas nombreux les groupes partageant ces qualités. Signalons aussi le chouette travail de Event 10 (voir aussi les pochettes des disques de Encre) pour l?artwork, fidèle à la musique proposée. Bref, un bonbon très acide à découvrir.