Denai Moore

Un premier album et déjà une éclosion. Par "Elsewhere", Denai Moore entre par la grande porte !

Il y a parfois des bijoux qui éclaboussent le reste de votre collection, qui vous font oublier tout ce qu’il y avait avant, qui vous font voir le présent autrement, et le futur avec appétit. « Elsewhere », premier album de la jeune Denai Moore, revêt entièrement cette définition.

Déjà ses premiers titres mis en ligne dès 2012 et son premier EP « The Lake » paru en 2013, nous annonçaient l’arrivée d’un phénomène. Mais plus qu’une promesse, c’est là une véritable éclosion. Par ces 12 titres, ce voyage se fait complet, enivrant, charmant, dansant, hypnotisant… Bref, tout ce que peut provoquer une œuvre telle au surplus d’âme devenu bien trop rare dans les productions modernes.

Les influences sont là. On sent James Blake tout prêt et Bon Iver à quelques pas. Mais mettre l’accent sur celles-ci serait réduire le phénomène Denai Moore. Elle qui brille par sa seule lumière. Celle que l’on croit voir illustrée sur la pochette du disque. Cette lumière qu’on pourrait imaginer issue d’un incendie qui nous rongerait de l’intérieur, mais surmonté d’astres bienveillants.

Ces 12 titres sont d’une puissance rare. D’une fragilité déconcertante. Nous portant dans un tourbillon de couleurs et de tourments. De vie et d’espoir. Piano Song ouvre le bal. Portant haut cette voix lunaire et ces arrangements d’une simplicité parfaite. Puis la tension se fait croissante. On sent nos poumons se gonfler au même moment que le cœur des morceaux. Blame nous portant au plus haut avant de voir Detonate nous prendre la main pour doucement redescendre. Nous déposant vers Elsewhere et sa 25ème heure. Tout ceci avant de prendre doucement le chemin d’une litanie ensorcelante. Toujours dans la même pureté et simplicité…

Une pièce aussi incontournable qu’elle demeurera intemporelle. Une première pierre de premier plan pour Denai Moore, qui sera à coup sûr une ou LA singer-songwriteuse des années à venir.