Pour paraphraser un célèbre MC phocéen, c’est une fois du plus du noir qu?émerge l’espoir, de l’ombre que viennent les meilleures surprises : avec, dans le rétroviseur, tout juste un EP et quelques collaborations éparses , le quatuor français Depth Affect nous livre avec « Arche-Lymb » un formidable premier album. Dès l’entrée en matière, […]
Pour paraphraser un célèbre MC phocéen, c’est une fois du plus du noir qu?émerge l’espoir, de l’ombre que viennent les meilleures surprises : avec, dans le rétroviseur, tout juste un EP et quelques collaborations éparses , le quatuor français Depth Affect nous livre avec « Arche-Lymb » un formidable premier album.
Dès l’entrée en matière, le ton est donné avec l’impressionnant Honey Folky : beats percutants, télescopés avec des boucles mélancoliques, le tout s’ornant de quelques sons tordus de guitares, pour un résultat entre sofa et dance-floor. Pour confirmer cette entame prometteuse, Depth Affect offre à l’auditeur une véritable pépite dès le second titre, probablement le meilleur de l’album. One Day Or So ressuscite les meilleurs moments du séminal « Londinium » d’Archive, pour ce croisement si séduisant entre hip-hop et électronique mélancolique, et emprunte quelques sons à M83 pour un moment unique et euphorisant d’apesanteur. Les rappeurs de Cyne font ici merveille sur le gracile accompagnement des français.
La suite de l’album, sans parvenir à maintenir constamment ce niveau d’excellence (mais qui le pourrait?), démontre que ce coup de génie n’est en aucun cas le fruit du hasard (Dani Guimauve, Wyoming Highway, Sarah Carbone). Depth Affect s’appuie sur les bases fondées par M83 avant le virage rock entamé sur son dernier album, reprend à son compte ce croisement improbable entre électronique contemplative et pop bruitiste pour l’hybrider à nouveau à grandes doses de hip-hop pensif.
A la croisée des chemins entre My Bloody Valentine, Aphex Twin, Archive, et probablement bien d’autres, Depth Affect parvient à affirmer un ton, une élégance de composition, une maîtrise de la texture sonore qui en rendront plus d’un jaloux. En cultivant l’art du paradoxe, les français réussissent à la fois à revendiquer clairement leurs influences, et à les mettre en perspective, dans un rêve de géomètre surréaliste, selon une ligne de fuite brisée qui n’appartient qu?à eux. La quadrature du cercle, en quelque sorte ?
- Publication 220 vues25 mars 2006
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