"> Détroit - La Cigale - Indiepoprock

La Cigale


Un album de sorti en chez .

9

Les poils des avant-bras au garde-à-vous.

L’un des objectifs d’un live est de nous redonner un frisson, celui qu’on a ressenti dans une fosse surchauffée lors de l’entrée en scène d’un groupe ou d’un artiste.

Le live de Détroit atteint cet objectif avec brio, des premiers accords du terrible Ma Muse aux paroles reprises en chœur de Comme Elle Vient qui ferme le bal, ce sont des images et des sons qui se bousculent dans notre tête à chaque écoute. Ce double live à La Cigale de plus d’une heure et demie et qui s’égraine en 17 chapitres, permet de revivre les instants bénis d’un concert mémorable dans une ambiance furieuse et joyeuse. On se surprend à monter le son à s’en griller les tympans pour revivre avec intensité ce petit moment exutoire.

On chausse son casque sur ses esgourdes et plus rien n’a d’importance, nous voilà la victime consentante des assauts de la basse d’Humbert, des cris de Cantat et des plaintes de sa Telecaster dont les sons passent si aisément des arpèges cristallins à de déchirantes saturations (Horizon).

Ce qui séduit dans ce disque, c’est aussi ce mix Détroit/Noir Désir qui fonctionne si bien et sonne d’une même furie retrouvée nappée d’une subtile poésie. Ce n’est pas une nostalgie pleurnicheuse qui nous fait aimer cet album, mais bien la madeleine sonore qu’il nous offre et qu’on s’accordera de temps à autre avec une délectation non dissimulée.

Grâce à ce disque, on se souvient que Le Creux De Ma Main nous avait fait mouiller (le T-shirt s’entend) autant que le Lazy vociféré avec une véhémence retrouvée. On se remémore aussi les envolées galvanisantes d’Horizon comme la tension crescendo de A Ton Étoile si bien traduite dans cet enregistrement.

Que dire aussi de cette interprétation du Fleuve avec cette contrebasse lancinante d’Humbert ? De cette sublime tristesse de l’enchaînement idéal Lolita Nie En Bloc et Ange de Désolation ?  Et puis, il y a les accents chamaniques de Sa Majesté, on repense alors aux arabesques de derviches de Cantat pendant cette jolie parenthèse aérienne. Bémol, après ce répit onirique vient le vindicatif Un autre jour en France et malheureusement une coquille de notre héros qui crie « 25% » au lieu des « 5% » originels, nous n’en sommes heureusement pas encore là ! (Si ?).

Enfin, au Stereolux, nous nous souvenons nous être arrosés largement de bière lors de l’enchaînement Fin de siècle/Tostaky. On s’interdit désormais la dégustation de breuvage houblonné pendant l’écoute pour ne pas repeindre notre salon, c’est vous dire à quel point la retranscription de ces performances est fidèle !

Tout est bonheur dans ce disque, vous l’avez compris, on va cependant très légèrement écorcher le tableau… L’artwork est décevant. Mais pourquoi diable n’avoir pas choisi l’avant-dernière prise de vue du livret signée Yann Orhan ?

Chroniqueur

La disco de Détroit

90%

La Cigale

Horizons7
70%

Horizons