"> Earth - Angels of Darkness, Demons of Light 1 - Indiepoprock

Angels of Darkness, Demons of Light 1


Un album de sorti en chez .

Earth fait une musique lente et mouvante, largement tributaire de la performance de Dylan Carlson. Seulement là où ses arabesques hypnotiques étaient sur le précédent album – The Bees Made Honey in the Lion’s Skull – soulignées, rendues plus puissantes par l’effet de l’orgue Hammond, elles deviennent sur Angels of Darkness, Demons of Light 1 […]

Earth fait une musique lente et mouvante, largement tributaire de la performance de Dylan Carlson. Seulement là où ses arabesques hypnotiques étaient sur le précédent album – The Bees Made Honey in the Lion’s Skull – soulignées, rendues plus puissantes par l’effet de l’orgue Hammond, elles deviennent sur Angels of Darkness, Demons of Light 1 plus réfléchies par l’action du violoncelle de Lori Goldston. Cette nouvelle recrue a développé depuis son apparition aux côtés de Nirvana pour son MTV Unplugged (1993) une prédisposition au répertoire rock plutôt que classique et à l’utilisation d’amplis et de pédales d’effets.

L’interaction de la guitare et du violoncelle, parfois guttural, beaucoup plus versatile que l’orgue qu’il remplace, fait qu’apparaissent, derrière la simplicité, la lenteur, la répétition, la restriction, les bases d’un nouveau langage. Pour des musiciens qui n’avaient jamais joué ensemble, et dans la mesure où le disque a été enregistré dans une relative précipitation, la force de communication, la dynamique de ce duo incite au respect. Les formats les libèrent largement ; seul le premier titre, Old Black, a bénéficié d’une trame mélodique concrète ; les autres sont nés à partir de riffs ou encore, dans le cas du morceau titre de vingt minutes qui clôture l’album, presque inventé sur le vif, enregistré en une seule prise et sans overdubs.  L’admiration de Dylan Carlson pour les pratiques des jazzmen, en principe particulièrement à l’aise avec l’improvisation, est manifeste, et elle est ici adaptée à une forme d’expression qu’il a mis vingt ans à développer de lui-même. Il a appris, entre autres, que les premières prises sont toujours les meilleures.

Il convient de saluer particulièrement la batteuse Adrienne Davies, dont le travail sur la trame des morceaux, et l’utilisation des cymbales, construit le disque avec un calme pénétrant. Cette précision, cette légèreté rare est particulièrement mise en valeur sur les douze minutes de Father Midnight.

Chroniqueur

Tracklist

  1. Old Black
  2. Father Midnight
  3. Descent to the Zenith
  4. Hell's Winter
  5. Angels of Darkness, Demons of Light I