Manque d’inspiration ? Envie de capitaliser le succès d’autres artistes ? Non, rien de tout cela, les musiciens d’Elf Power ont simplement eu envie, avec cet album de covers, de se faire plaisir en reprenant les artistes qui les ont influencés (Sonic Youth, T-Rex, The Jesus And Mary Chain entre autres pour les plus connus). […]
Manque d’inspiration ? Envie de capitaliser le succès d’autres artistes ? Non, rien de tout cela, les musiciens d’Elf Power ont simplement eu envie, avec cet album de covers, de se faire plaisir en reprenant les artistes qui les ont influencés (Sonic Youth, T-Rex, The Jesus And Mary Chain entre autres pour les plus connus). Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le panel de ces influences est large. Entre le hardcore des Bad Brains ou des Misfits et la folk de Roky Erickson, il y a quand même une sacrée marge ! Pourtant, quel que soit le genre abordé, Elf Power s’en sort avec brio ; car la force du groupe d’Athens, c’est d’avoir su garder son style tout en ne dénaturant aucunement les versions d’origines. Le décor est d’ailleurs planté dès le premier morceau (« Nothing’ going to happen » des Tall Dwarfs) : on retrouve avec plaisir le son crunchy des guitares, les gimmicks d’une pop fraîche, spontanée, teintée de psychédélisme mais jamais niaise, bref le style d’Elf Power. Les influences deviennent alors évidentes : des morceaux comme « Never talking to you again » (de Hüsker Dü) ou « Felt good to burn » (des Flaming Lips) auraient même pu être incorporée dans « Creatures », le précédent album d’Elf Power, sans qu’ils dénotent avec les compositions du groupe. Mais ce sont finalement les reprises les moins évidentes qui constituent les moments forts de cet album. Difficile de discerner des influences new-wave ou hardcore dans la musique d’Elf Power et pourtant les reprises de « Shadows in vain » (de Tubeway Army) et « Pay to cum » (des Bad Brains) font partie des meilleures de cet album. On retiendra également le tube « Hot Love » (T-Rex), la puissance noisy de « Upside Down » (Jesus and Mary Chain), l’oriental « Cotton Crown » (de la sitar dans un morceau de Sonic Youth, il fallait y penser !) et surtout la magnifique reprise de « I Love The Living You » (Roky Erickson) dont la beauté n’a d’égal que la simplicité. Enfin, n’oublions pas le morceau caché en guise d’apothéose : une reprise live de « I Wanna Be your Dog » (est-il besoin de nommer l’auteur ?) qui prouve que Elf Power sait se montrer plus radical sur scène.
« Nothing’s Going To happen » constitue donc une parfaite entrée en matière pour toute personne qui aimerait découvrir l’univers d’Elf Power. Mais il peut également donner l’occasion de s’intéresser à des artistes qui n’étaient pas encore arrivés jusqu’à nos oreilles. Deux bonnes raisons de se procurer cet album, non ?
- Publication 500 vues9 septembre 2002
- Tags Elf PowerOrange Twin
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