"> Elfin saddle - Devastates - Indiepoprock

Devastates


Un album de sorti en chez .

Finalement, en musique, tout est souvent question d’équilibre. Avec Elfin saddle, on a une touche d’approche arty (le duo évolue dans les arts plastiques en sus de la musique), une touche d’exotisme (Emi Honda, l’élément féminin du duo, est japonaise et chante dans sa langue natale), une touche de cérébralité (leur musique se veut évocatrice […]

Finalement, en musique, tout est souvent question d’équilibre. Avec Elfin saddle, on a une touche d’approche arty (le duo évolue dans les arts plastiques en sus de la musique), une touche d’exotisme (Emi Honda, l’élément féminin du duo, est japonaise et chante dans sa langue natale), une touche de cérébralité (leur musique se veut évocatrice et en dehors des carcans). Avec de tels éléments, on peut vite virer dans l’hermétisme et le pensum indigeste. Sauf qu’à tout cela, Elfin saddle ajoute une indéniable légèreté mélodique et une vraie fraîcheur dans le jeu. Voilà pourquoi "Ringing For The Begin Again" nous avait tant plu et pourquoi "Devastates" prend le même chemin. 

Ce nouvel album ne marque donc pas de rupture avec son prédecesseur, mais, quand on émaille ses chansons d’une instrumentation aussi variée (cornemuses, gongs, cuivres, clochettes et tambourins à côté des guitares et des violons), on évolue peut-être dans un univers qui évite de trop s’interroger sur ce qu’il faut faire pour "sonner autrement" ou se renouveler. Ce n’est bien sûr qu’une hypothèse, qui est aussi l’impression qu’on a à l’écoute des albums du duo. On se laisse donc porter par la beauté onirique de pièces comme Kiboho, Boats et autres In A Blanket Of Leaves, taillées pour la voix charmante d’Emi Honda, qui égrène des propos auxquels on ne comprend évidemment rien tout en nous donnant envie qu’elle continue à nous les susurrer dans l’oreille. C’est bizarre mais c’est comme ça. A d’autres moments, le climat du disque, un peu plus dépouillé que son prédécesseur, se tend un peu, quelques dissonances structurent les compositions (Boats, Chaos Hand) et c’est cette fois Jason McKenzie, au timbre de voix assez étonnant, toujours à la limite de la rupture, qui fait merveille. Avec cette nouvelle réussite, Elfin saddle est désormais bien installé dans le paysage, et, au petit jeu des comparaisons, pourrait apparaître comme une version moderne et, il faut bien le dire, plus souriante et moins matamore, de Dead can dance. Ce qui a plutôt de la gueule.

Rédacteur en chef

Tracklist

  1. The Changing Wind
  2. Kiboho
  3. Boats
  4. The Power & The Wake
  5. Chaos Hand
  6. Invocation
  7. In A Blanket Of Leaves
  8. The Wind Come Carry