Si le nom d’Emma Pollock n’inspirera pas grand monde, elle est pourtant loin d’en être à ses débuts. Depuis le milieu des années 90, cette Ecossaise a officié au sein des quasi-célèbres The Delgados avec qui elle a fondé le label Chemikal Underground. Si son groupe originel a disparu depuis quelques années déjà, sa petite […]
Si le nom d’Emma Pollock n’inspirera pas grand monde, elle est pourtant loin d’en être à ses débuts. Depuis le milieu des années 90, cette Ecossaise a officié au sein des quasi-célèbres The Delgados avec qui elle a fondé le label Chemikal Underground. Si son groupe originel a disparu depuis quelques années déjà, sa petite entreprise, elle, a survécu à la crise et a permis de faire émerger des formations dépassant aujourd’hui la notoriété de son groupe défunt, comme Mogwai qui a quitté le navire ou Arab Strap qui n’est plus. Seule (ou presque) sur son label déserté, c’est dans l’indifférence générale qu’Emma Pollock publie son second album solo.
Pourtant, la brunette a encore du talent à revendre. Tournant essentiellement autour de la guitare, son instrument fétiche, ainsi que du piano qui ouvre et clôture l’album, Emma Pollock a toujours un talent certain pour écrire des compositions qui oscillent entre la pop et le rock, portées par sa voix un brin enrouée au charme fou. L’enrobage a beau être des plus classiques, jamais "The Law Of Large Numbers" ne devient trop pénible. Armée de solides refrains, la chanteuse nous embarque dans un disque plutôt accrocheur sur le moment, mais on touche là le principal problème : si on n’éprouve pas un effort surhumain à écouter ses douze compositions, l’envie de se replonger au cœur de son œuvre ne se fait pas ressentir.
Loin d’être addictif, l’album nous fait doucement sombrer dans l’ennui ; les morceaux aussi énergiques qu’un épisode de "Bonne nuit les petits" se taillent malheureusement la part du lion dans ce disque d’une monotonie effrayante.
Ce n’est pourtant pas faute d’avoir essayé de vaincre ce rythme de croisière en multipliant les instruments (les cuivres jazzy sur Nine Lives ou les boucles de voix sur le justement nommé The Loop) ou de se lancer dans des titres plus relevés qui sauvent toutefois ce disque du désastre (Hug The Harbour, I Could Be A Saint). Peu aidé par une production des plus lisses, le tout donne un résultat convenu sans réelle saveur. Emma Pollock se contente d’aligner dans cet album ni mélancolique, ni joyeux, de jolies mélodies sans âmes.De la volonté, elle en a montré, mais cela n’aura pas suffit à l’ex-Delgados pour sauver son disque, qui n’a finalement que peu de choses à se reprocher excepté son manque de rythme. Car "The Law Of Large Numbers" qui a pourtant son lot de compositions pleines de grâce est un disque agréable mais qu’on oubliera très vite, un disque sympathique mais comme il en sort une centaine par an, un disque qu’on écoutera mais seulement d’une oreille distraite, les dimanche après-midi pluvieux, accoudé à son plateau de scrabble.
- Publication 402 vues22 avril 2010
- Tags Emma PollockChemikal Underground
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