Eric Matthews, c’est un nom que quelques-uns chérissent, notamment pour son album sous le nom de Cardinal, traité de pop lettrée que l’on garde bien au chaud dans la discothèque. Pour les autres, il n’évoque rien, ou alors on se demande s’il n’a pas joué arrière-droit à Manchester dans les années 90… Il faut dire […]
Eric Matthews, c’est un nom que quelques-uns chérissent, notamment pour son album sous le nom de Cardinal, traité de pop lettrée que l’on garde bien au chaud dans la discothèque. Pour les autres, il n’évoque rien, ou alors on se demande s’il n’a pas joué arrière-droit à Manchester dans les années 90…
Il faut dire que ce n’est pas un oiseau facile à apprivoiser. Ses albums évoluent sur un registre tout en mid-tempo, sur des mélodies à la fois évidentes et insaisissables. On a parfois envie de lui dire de mettre les doigts dans la prise ou de lâcher un peu de sophistication pour laisser parler ce lyrisme qui éclate par moments. "The Imagination Stage" est de cet acabit. Sur les deux premiers morceaux, les arrangements sont soignés, la production léchée, le chant d’Eric Matthews est à la fois grave, caressant et légèrement traînant. Un bel écrin, avec pas grand-chose dedans…
Puis, sur Little 18, le propos devient plus direct, Matthews pousse un peu la voix et la magie opère naturellement, l’émotion nous effleure, on est en phase avec lui. Sur in our lives, la complexité des arrangements prend tout son sens. L’aspect religieux des premières mesures cède vite la place à une ligne de piano limpide qui joue avec quelques notes de guitare, une boîte à rythmes discrète, quelques choeurs, le tout au service d’une écriture qui rend son auteur définitivement précieux. Mais comme on le sait, dans pareil cas le ridicule n’est jamais très loin, et l’oraison funèbre de Her life avec son orgue et ses cuivres pédants ne font même pas rire. Sur le reste de l’album, on navigue entre anecdotique et bons moments, notamment We were human et son synthé joueur.
On a donc affaire à l’album d’un type qui, même s’il ne fait pas de bruit peut se targuer d’avoir le rare don de susciter chez l’auditeur l’envie de le prendre dans ses bras ou de lui mettre un coup de pied au derrière. C’est la marque des grands de déclencher des réactions aussi passionnées et contradictoires. Ce qui ne veut pas dire qu’il faut bouder "The Imagination Stage"…
- Publication 428 vues21 mars 2008
- Tags Eric MatthewsEmpyrean records
- Partagez cet article
Tracklist
- Well Known Liar
- That Kiss Of Life
- Little 18
- Radio Boy
- Don't Take Light
- In Our Lives
- Devil Red Glow
- Her Life
- Genius
- The Imagination Stage
- We Were Human
- Fools
- Does He Keep You Warm