Evening Hymns

En 2009, lors de la sortie du premier album de Evening Hymns, la mode était au barbu solitaire parti enregistrer des folk-songs déchirantes au fin fond du Wisconsin. Toute ressemblance avec une personne répondant au nom de Justin Vernon serait tout sauf du hasard. J’avais déjà noté à l’époque de ma chronique de « Spirit Guides« , […]

En 2009, lors de la sortie du premier album de Evening Hymns, la mode était au barbu solitaire parti enregistrer des folk-songs déchirantes au fin fond du Wisconsin. Toute ressemblance avec une personne répondant au nom de Justin Vernon serait tout sauf du hasard. J’avais déjà noté à l’époque de ma chronique de « Spirit Guides« , la filiation entre Bon Iver et Evening Hymns, précisant que la comparaison était certainement flatteuse pour Jonas Bonnetta, le barbu canadien se cachant derrière le projet Evening Hymns.

Trois ans plus tard, à l’écoute de « Spectral Dusk », la comparaison n’est plus forcément d’actualité car, et d’une, la mode n’est plus au folk mélancolique et, de deux, le deuxième album de Bon Iver est passé par là avec son autotune et le sieur Vernon ne fait plus forcément figure d’autorité en matière de folk ascétique. Jonas Bonnetta a conservé lui les gimmicks propres à ce genre musical, à savoir mélodies et textes mélancoliques (en hommage au père décédé de Jonas), prompts à vous faire chialer le plus endurci.

Si vous n’avez pas la larme facile, vous pourrez malgré tout apprécier les compositions de folk spectral interprétées par Bonnetta et la ravissante Sylvie Smith, rejoints pour l’occasion par des joyeux drilles (sic) de Timber Timbre et The Wooden Sky. L’album regorge de pépites folk déchirantes (Arrows ; Family Tree ; Spectral Dusk) et de morceaux plus enlevés (Cabin in the Burn ; Moon River) tout en évitant de tomber dans un sentimentalisme de bas étage.

Un grand album, incitant à la flânerie et au recueillement.