La musique d’Extra Life, découverte sur Myspace lors d’une nuit d’insomnie, nous est d’emblée apparue fascinante dans son étrangeté. On est resté sans voix devant l’aplomb d’un groupe citant des influences aussi diverses que John Coltrane, Cocteau Twins, le chant grégorien, Morrissey, Steely Dan, Bach ou encore Depeche Mode. Il ne s’agit qu’à moitié d’une […]

La musique d’Extra Life, découverte sur Myspace lors d’une nuit d’insomnie, nous est d’emblée apparue fascinante dans son étrangeté. On est resté sans voix devant l’aplomb d’un groupe citant des influences aussi diverses que John Coltrane, Cocteau Twins, le chant grégorien, Morrissey, Steely Dan, Bach ou encore Depeche Mode. Il ne s’agit qu’à moitié d’une plaisanterie : on pourra effectivement s’amuser à reconnaître toutes ces influences dans cet étrange melting pot. 

Extra Life s’est formé en 2007 autour du chanteur Charlie Looker, figure de la scène  expérimentale new-yorkaise, ayant collaboré avec de nombreux musiciens et groupes. La principale singularité du groupe réside dans le chant imprégné de musique médiévale, superposé à des rythmiques modernes.

Au début, on se demande presque si la démarche ne relève pas purement de la pose arty et décalée. Pourtant, plus on écoute ce disque, plus on découvre sa richesse et plus le tour de force paraît impressionnant. Les premiers morceaux de "Secular Works" (dont le titre est d’ailleurs un clin d’œil à la musique sacrée médiévale) affichent un côté math rock / noisy ; le tandem basse – batterie est proche de la sécheresse hardcore d’un Shellac. Sur The refrain, morceau soutenu par un violon entraînant, Extra Life se fait plus pop, et on croirait entendre un Morrissey sous ecstasy, tout droit sorti d’un film de cape et d’épée. Quant aux derniers morceaux, jouant sur la tension et l’économie de moyens, ils s’épanouissent lentement comme de belles fleurs vénéneuses.

Une chose est sûre : le groupe ne cherche pas à séduire le plus grand nombre ; pour preuve les photos du Myspace où les membres du groupe exposent leurs têtes de geeks patibulaires. De même, la musique du groupe ne plaira pas à tout le monde, mais qu’on l’apprécie ou pas, on est forcé de reconnaître l’impact de ce disque qui s’impose comme un point d’interrogation.

• Publication 390 vues1 juin 2009
• Tags Extra LifeLoAF Recordings
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