Les temps sont durs pour les acteurs de l’industrie musicale, même quand on s’appelle Florent Marchet, que l’on a signé deux premiers albums unanimement acclamés par la critique, que l’on est loué pour ses talents d’arrangeurs, de compositeur, au point d’être surnommé le « Sufjan Stevens français ». Malgré tout ça, la maison de disques qui lui […]
Les temps sont durs pour les acteurs de l’industrie musicale, même quand on s’appelle Florent Marchet, que l’on a signé deux premiers albums unanimement acclamés par la critique, que l’on est loué pour ses talents d’arrangeurs, de compositeur, au point d’être surnommé le « Sufjan Stevens français ». Malgré tout ça, la maison de disques qui lui faisait confiance depuis ses débuts n’a pas souhaité poursuivre l’aventure conjointe. Pas démoralisé pour deux sous, Florent Marchet a monté son studio dans lequel il a enregistré « Courchevel », le très attendu successeur d’un « Rio Baril » qui l’avait installé dans le peloton de tête de la relève de la chanson française.
Contrairement à ce dont il nous avait habitué sur ses deux premiers albums, Florent Marchet n’a cette fois-ci pas joué la carte du roman-album. « Courchevel » est plutôt une suite de saynètes, un canevas sur lequel se débat tant bien que mal une galerie de personnages : une idole à l’auréole un peu fanée (L’idole), un éternel adolescent (Benjamin), un couple en pleine catastrophe aérienne (Roissy, en duo avec Jane Birkin), un futur chômeur (La Charrette)…Des situations souvent tragiques (noyade de deux enfants à Narbonne Plage), introspectives (La famille Kinder ; Qui je suis), traitées parfois avec humour dans le texte ou jouées de façon primesautière, histoire d’exorciser le drame qui se joue devant nous.
Si les textes sont, comme de coutume dans la chanson française, au centre de toutes les attentions, l’orchestration musicale est, comme de coutume avec Florent Marchet, mitonnée aux petits oignons (cuivres, cordes, choeurs, claviers vintage). Plus pop que ses prédécesseurs, « Courchevel » trace un sillon entre la variété façon Alain Souchon et la chanson française façon Dominique A. L’influence des musiques de films des années 60/70 est un peu moins forte mais se fait toujours sentir, notamment sur l’instrumental Hors-Piste.
En signant son album le plus accessible, Florent Marchet s’affirme comme l’une des figures de proue d’une chanson française qui a su digérer la perte du monument Bashung.
- Publication 606 vues10 janvier 2011
- Tags Florent MarchetPIAS
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Tracklist
- Courchevel
- L'idole
- Benjamin
- L'eau de Rose
- Roissy
- La famille kinder
- Pourquoi étés-vous si triste ?
- La charrette
- Narbonne plage
- Hors piste
- Qui je suis