Troisième album de l'artiste folk basé à Berlin.
Gregor McEwan, artiste Allemand en dépit de son nom à consonance anglo-saxonne, vit à Berlin par choix, ce qui d’emblée prouve que c’est quelqu’un plein de bon sens, même si, sur « From A To Beginning », son troisième album, le morceau le plus empreint de mélancolie s’intitule Home, ce qui tend à démontrer une fois de plus que le rapport à ce qu’on considère comme son foyer n’est pas évident. Gregor McEwan n’est pourtant pas à classer dans la catégorie des artistes folk-rock torturés aux chansons empreintes de douleur mais plutôt dans celle des songwriters à l’aise pour passer d’un format acoustique à des morceaux plus enlevés, plus électriques ou plus sophistiqués. « From A To Beginning » n’est donc pas un album qui vous arrachera les tripes mais un disque tout terrain, à écouter sans rien faire ou à laisser en fond sonore, c’est comme vous voulez, comme pouvait le proposer Elvis Perkins par exemple.
Au tableau d’honneur des morceaux les plus enlevés, on trouvera l’aéré et aérien Alderaan, directement inspiré par l’univers « Star Wars » dans son texte, l’impeccable single You And I, qui s’écoute en tapant du pied pour accompagner le rythme. C’est néanmoins dans les moments les plus apaisés et poétiques que Gregor McEwan retient le plus l’attention. On prendra pour exemple le bel instrumental [Untitled] avec son piano et son orgue saisissants, Anywhere, Anytime, Anything, sur lequel la voix éraillée de Gregor McEwan fait merveille, tout comme les cuivres et les cordes qui viennent donner un beau relief à l’ensemble et le très beau Home, porté par une mélodie évidente et surtout une sincérité qui évite toute velléité de n’y voir qu’une dynamique et un schéma trop rebattus.
« From A To Beginning » a en outre le mérite de modifier quelque peu la perspective qu’on peut avoir avec ce genre de musique. Car si Gregor McEwan ne cherche en rien à dissimuler ses influences, de par son origine, il fait preuve d’une fraîcheur et d’une distance qui lui permettent de ne pas se retrouver avec, sur les épaules, le poids excessif de glorieux aînés. De temps en temps, ça ne fait pas de mal.
- Publication 1 062 vues26 janvier 2018
- Tags Gregor McEwanStargazer Records
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