HEALTH

C'est un HEALTH schizophréne que nous retrouvons sur leur 3ème véritable album ...

Déjà six ans depuis le grand « Get Color » et en 6 ans bien des choses se sont passées pour HEALTH. « Get Color », bien qu’ouvert aux mélodies, était assez radical, les performances live l’étaient tout autant et la réputation scénique du groupe n’est plus à faire. Sur l’album de remixes « DISCO2 », un changement s’est ébauché avec l’inédit USA BOYS, clairement plus pop. Cela a continué en 2012 avec la sortie de la B.O. du jeu Max Payne 3, sur laquelle figure le titre Tears, qui a fait connaître le groupe au-delà de sa sphère habituelle. Avec ces titres, HEALTH livre deux de ses meilleures chansons mais aussi les deux plus mélodiques. Aujourd’hui, sur ce nouvel album tant attendu, on retrouve un groupe tiraillé entre ses deux visages.

VICTIM ouvre l’album de très belle manière avant que STONEFIST enfonce le clou. On retrouve la voix légèrement androgyne de Jake Duzsik planant comme à son habitude sur une compo electro/noise/melodico-industrielle teintée de post-punk/new-wave. MEN TODAY suit, beaucoup plus radical : le groupe revient à ses premières amours avec un rythme tribal martelé du début à la fin. Ca se gâte un peu sur FLESH WORLD (UK) qui, avec son beat bien putassier, semble un peu trop facile. C’est comme ça sur les 1douze titres de l’album, qui vogue entre le bon (HURT YOURSELF), le très bon (NEW COKE) et le moins bon (LIFE).

Malgré les quelques faux pas, cela reste un très bon album sur lequel la patte HEALTH est directement reconnaissable. C’est d’ailleurs assez remarquable que, de nos jours, un groupe réussisse à ne sonner comme aucun autre et puisse se démarquer à ce point de la masse. Par contre, ils feraient bien de ne pas pousser plus loin leurs flirts avec le côté dance-floor de leur musique au risque de perdre les fans des débuts (si ce n’est pas déjà en partie fait). Mais pour le moment pas question de se passer d’eux.