Holy Esque

Le groupe post-punk originaire de Glasgow Holy Esque revient avec un second album, Television/Sweet, plus profond, plus sombre, plus engagé.

Deux ans après leur premier exercice du genre et le LP auto-produit « At Hope’s Ravine », Holy Esque ressortent de studio et ont des choses à raconter. Le groupe s’efforce ici de donner une réponse critique à la façon dont nous et notre société abordons notre monde dirigé par les grandes forces politiques et industrielles. Des lyrics punks enragées et opprimées donc, enrobées par une musique post-punk obscure.

Passé sous la houlette du Danois Joshua (Kashmir, Ken…), le son de Holy Esque est saturé et nous entraine dans une étrange atmosphère, sombre et angoissante, appuyée par la voix éraillée et tremblante de Pat Hynes qui rajoute à la crainte que l’on doit se faire du monde qui nous entoure. Une voix qui n’est pas sans rappeler celle de Ellery Roberts, chanteur du regretté Wu Lyf de Manchester, tout aussi obstiné.

Un premier titre puissant en ouverture de l’album, Image Of Man, qui nous plonge directement dans la violence que nos interlocuteurs veulent transmettre, avec une basse ronde et puissante qui gronde et où les guitares saturent. S’enchaine I am the truth, un titre plus rythmé, qui suit les codes synth-wave et nous surprendrait presque, avant de replonger dans quelque chose de plus marqué, de plus insécure avec House of Hounds…
Par la suite, les mœurs se calment avec des sonorités plus douces sur Give Me Your Stillness et Belly Full of Dread. Un regain d’énergie ressurgit avec Modern Tones puis Anxiety vient en point d’orgue de l’album, qui se tasse quelque peu sur la fin, et se détache comme l’un des meilleurs morceaux de l’album, précis et envoutant. Les derniers titres nous emportent sur les douceurs d’un long fleuve pour finir plus sagement.

Sur un album construit en montagnes russes émotionnelles, Holy Esque fournit avec « Television/Sweet » un deuxième exercice complet, brutal, soucieux et introspectif.
Ils seront en concert le 24 Septembre 2018 au Supersonic de Paris.