Que reste-t-il des glorieuses années de la BritPop ? Si l’on se réfère aux groupes majeurs de ce mouvement, pas grand chose… Bien que prévoyant un album pour 2007, Blur s’est dispersé, à l’image de Damon Albarn qui multiplie les projets expérimentaux. Les frangins incontrôlables d’Oasis sont, eux, toujours bien présents mais n’ont rien fait […]
Que reste-t-il des glorieuses années de la BritPop ? Si l’on se réfère aux groupes majeurs de ce mouvement, pas grand chose… Bien que prévoyant un album pour 2007, Blur s’est dispersé, à l’image de Damon Albarn qui multiplie les projets expérimentaux. Les frangins incontrôlables d’Oasis sont, eux, toujours bien présents mais n’ont rien fait de vraiment bon depuis leurs deux premiers albums, et en sont au point de sortir un best-of. Quant à The Verve, cela fait bien longtemps qu’ils ont arrêté, Richard Ashcroft traçant depuis sa route seul.
Et qu’en est-il de Pulp ? Même si l’annonce officielle n’en a jamais été faite, le groupe est séparé depuis leur dernier album il y a 5 ans. Son leader, Jarvis Cocker, n’a cependant pas chômé depuis, enchaînant les divers projets et collaborations tout en fondant une vie de famille en France. Parmi ses différentes occupations, il avait notamment fondé avec son ami Richard Hawley un étrange projet electroclash du nom de Relaxed Muscle en 2003. Un échec. L’année suivante, il participait à un album de Nancy Sinatra tandis que l’an dernier, on le voyait apparaître dans le dernier Harry Potter pour lequel il signait également trois titres de la bande originale. Plus récemment, il était à créditer des paroles du dernier album de Charlotte Gainsbourg. Cet été, enfin, il se dévoilait un peu plus en diffusant sur MySpace son premier titre solo, Running The World, qui s’en prend au Live 8. Aujourd’hui, à 43 ans et toujours aussi longiligne, il revient pour de bon aux affaires avec un premier album solo tout simplement nommé "Jarvis".
Reconnu comme un des plus talentueux songwriter de son époque, Jarvis Cocker suscite forcément un grand intérêt. Cet album, il n’appartient cette fois ci qu’à lui et à personne d’autre : l’ancien leader de Pulp a enfin l’occasion d’utiliser son talent créatif comme bon lui semble. "Jarvis" est peut être aussi l’album du renouveau car il faut bien avouer que depuis "This Is Hardcore" de Pulp (1998), Cocker n’a pas vraiment eu l’occasion de nous emballer.
Difficile de lui donner raison lors de la première écoute de l’album durant laquelle seul le titre Don’t Let Him Waste Your Time sort vraiment du lot. Puis, au fil des écoutes, on découvre une à une des perles aux mélodies pop renversantes comme la comptine Baby’s Coming Back To Me ou la douce balade From A To I. L’album se révèle finalement être un savant mélange de pop synthétique et de rock ambient où l’on retrouve par moments la fougue et le lyrisme de Pulp. Dommage que les ballades un brin pompeuses en fin d’album ne nous laissent pas sur une bonne impression.
Comme au bon vieux temps, Jarvis Cocker n’a pas lésiné non plus sur les textes qui possèdent toujours une dose d’excentrisme et d’ironie. Il manipule habilement les mots sur des thèmes aussi inhabituels que les meurtres par des enfants (Fat Children) ou plus communément sur la solitude (I Will Kill Again) pour un résultat assez hilarant.
Sans être excellent, cet album reste une réussite. Même si on espérait encore mieux de ce premier essai solo, on peut tout de même le considérer comme celui de la renaissance pour Jarvis Cocker. Intimiste et percutant à la fois, "Jarvis" sonne comme un nouveau départ pour l’ancien leader de Pulp. Un bon disque, donc, mais pas un classique.
- Publication 410 vues28 novembre 2006
- Tags Jarvis CockerBecause Music
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