John Schooley

Rien de plus classique que le blues, peu de choses aussi jouissives...

Le blues vous est allergène? Primo, pauvre de vous, secundo, il vous est médicalement proscrit d’aller plus loin dans ces lignes ! Attention, nous sommes tout de même loin des racines du Delta : saturations et effets soniques déversés à louche viennent encrasser la blue note de John.

Jusqu’ici rien de bien neuf non plus me direz vous. Soit. Et ce n’est pas avec ce nouvel LP que Monsieur Schooley révolutionnera le genre du garage blues, encore moins, le monde des one man band. Ce n’est pas dans « The Man Who Rode The Mule Around The World » que vous trouverez une once de prémices de nouvelle orientation. Dans le domaine des one man band, nous ne saurons que vous rappeler l’excellent Bror Gunnar Jansson qui semble bien plus en mesure d’assumer le rôle de défricheur.

Ceci étant dit, cet album, loin de surprendre encore une fois, aura le mérite de ravir le public averti tel un Motorhead du garage blues. John Schooley envoie solos et riffs dans un rythme binaire, oui, mais surtout endiablé. La voix à la limite de la country, les banjos et violons enfoncent le clou et conférent une âme d’autant plus redneck aux douze titres de l’album.

Bottleneck, pédales de satu, grosse caisse rudimentaire, le bonhomme s’arme d’un arsenal éprouvé et éprouvant pour certains, pour nous servir un album intègre, brut, et purement rêche. Il pratique la même musique que nombre de ses congénères mais avec une réussite qui le place en haut de la pile.

A noter tout de même ce titre flirtant avec le psychobilly, Look At Mabel, à travers lequel notre ami s’offre une fantaisie, une sortie de route payante sur laquelle le blues s’intègre juste en filigrane pour donner un titre plus marquant.

S’il ne devait en rester qu’un titre : Make Some Time With You.