John The Conqueror

Le garage s'est mué en soul souriante, le blues est toujours là, plus que jamais

Fer de lance des garage bluesmen de l’armada Alive Records, John The Conqueror se fend en ce début d’année d’un pur blues rock à la gloire des anciens. Épuré des saturations en tout genre, les 3 compères se parent de leur plus beaux effets pour nous délivrer 11 titres dignes d’un set qu’on verrait bien dans un piano bar réputé de la Nouvelle-Orléans.

Dans une cohérence de tous les instants entre partie rythmique, guitare et chant, vous plongerez dans une parfaite symbiose entre blues soul et rock 70’s tendance heavy. Les esprits chagrins diront qu’ils réussissent là où leurs illustres (?) prédécesseurs des Black Keys se sont lourdement rétamés, on évitera donc.

Tout au long de « The Good Life », une suavité très soul, qui vient tout droit de la partie mi-basse du corps, côtoie des tendances gospel pour, à coup de solos aériens bien sentis, nous plonger dans un rock plus sauvage, mais toujours très propre. En fil rouge, c’est évidemment du blues, mais un blues profond qui sent bon le bayou, celui des idoles du groupe.

Certes, ce LP n’a d’indé presque que son label, le son est très propre, dans un style particulièrement écumé et prisé par un public sensiblement différent. Mais il s’agit avant tout d’un très bon album (l’essentiel) qui transpire la sincérité et la classe. Un vrai bon son, ni agressif ni intimiste, comme la digestion d’années à composer et tourner ensemble, une pause « on souffle, et on fait un truc sympa, sans prétention ». C’est parfaitement réussi, on se délecte de l’album d’une traite sans ennui, un bon single malt en main est un plus, et toujours avec le sourire.

« The Good Life » ? Je ne sais pas, mais à l’écoute de cet opus elle sonne légère la life…

S’il ne devait en rester qu’un titre : Daddy’s Little Girl.