Joseph D'Anvers

Mélancolie palpable, voix mal assurée, emballage pop-folk pour textes intimistes et désabusés : Joseph d’Anvers arrive bardé de la parfaite panoplie du chanteur français. Un uniforme presque trop parfait pour être honnête. De Carla Bruni (La Valse des Gens) à Miossec, de Dominique A à Daniel Darc, ils sont venus, ils sont tous là. En […]

Mélancolie palpable, voix mal assurée, emballage pop-folk pour textes intimistes et désabusés : Joseph d’Anvers arrive bardé de la parfaite panoplie du chanteur français. Un uniforme presque trop parfait pour être honnête. De Carla Bruni (La Valse des Gens) à Miossec, de Dominique A à Daniel Darc, ils sont venus, ils sont tous là. En cherchant bien, on trouverait même quelques morceaux de Benjamin Biolay ou Vincent Delerm.

Tout ici est d’un bon goût totalement irréprochable, et même, avouons-le, trop irréprochable. Ces « Choses En Face » rappellent un peu les films d’Agnes Jaoui : tout y est parfait, mais le charme en est étrangement absent. Ce n’est pas que Joseph d’Anvers indispose. Quelques chansons séduisent même réellement (Les Autres, ou A Contretemps et son final rappelant le Mercedes de Joseph Arthur). Mais tout cela a déjà été tellement entendu, et en mieux, ailleurs?

Sans la grâce rêveuse d’un Pierre Bondu, ou la crudité désespérée d’un Daniel Darc, Joseph D’Anvers apparaît encore trop lisse. On espère rapidement voir s’affirmer un peu plus la personnalité d’une plume qu’on devine non dépourvue de talent, sans quoi ce nouveau venu risque de retourner rapidement à l’oubli.