Le label londonien D.C. Recordings (The Emperor Machine, Sinner DC, Depth Charge…) poursuit son excellent parcours avec la publication du deuxième album de Kel McKeown, dit Kelpe. Faisant suite à "Sea Inside Body", paru en 2004, "Ex-Aquarium" relève du chef d’oeuvre.
 Toujours entièrement instrumental, l’album mélange habilement post-rock, break, funk et electronica. A travers quatorze morceaux, qui sont autant de purs moments de grâce, Kelpe pourrait être qualifié de "force tranquille" tellement le résultat paraît enfantin tout en étant incroyablement riche et euphorisant. 

Le très beau Whirlwound, proche de certains morceaux de l’album "Body Ridle" de Clark notamment pour ses grosses basses et sa batterie proto-jazz prête à exploser, respire l’air frais et la liberté. (Tendez bien l’oreille, vous entendrez même les oiseaux…). L’influence de Clark ressurgit également sur les titres Colours Don’t Leak et Cut It Upwards. L’album prend quelques couleurs hip hop avec le cinématique Skylla, le sautillant Shipwreck Glue et Half Broken Harp.
Côté electronica, notons le sublime Yippee Space Ghost (Sidversion), sorte de funk/r’n’b passé au filtre Boards Of Canada, et le méditatif Pinch And Flare. Enfin, terminons par l’un des morceaux les plus incroyables de l’album, Bread Machine Bred, comme si LCD Soundsystem et les Chemical Brothers essayaient – tant bien que mal – de jouer du Neu!.
 
Avec "Ex-Aquarium", Kelpe réalise un deuxième album grandiose qui confirme que 2008 est belle et bien une grande année pour les musiques électroniques.