King Creosote

Derrière King Creosote se cache en réalité une seule personne, l’Ecossais Kenny Anderson, alors que vu la densité des mélodies balancées tout de go sur ce « Flick The VS » à la pochette baroque qui part en lambeaux, on peut se demander comment une personne peut déployer autant d’énergie. Le songwritter à la voix cristalline a su s’entourer, et signer chez un label qui lui donne l’envergure qu’il mérite (Domino). Après avoir lancé Fence Records et avoir couché 40 albums (oui vous avez bien lu), il serait temps qu’on reconnaisse son talent.

Les influences de King Creosote sont indéfinissables, tant elles sont nombreuses, on pourrait toutefois identifier Adem ou Badly Drawn Boy à ses meilleures heures (un de ses collaborateurs d’ailleurs), mais rien de bien frappant à la première écoute. L’écoute de ce disque court n’en sera pas moins difficile puisqu’il faut tout de même accorder du temps aux titres pour se déployer et apprécier ce mélange subtil d’électronica tirant par moment sur l’électro (Fell An Ox) et la pop (Two Frocks At A Wedding, No One Had It Better, Coast On By). Cet album alterne les moments de vrai déballage émotionnel à grands coups de multiples instruments, et les moments de simplicité attachante comme la balade folk Camels Swapped For Wives, très proche des balades amoureuses typiques de la pop anglaise, pour mieux contraster avec la racée No Way She Exists agrémentée de cuivres, ou la superbe Rims qui fait énormément penser à James Yorkston, également chez Domino. Les recherches mélodiques de l’Ecossais partent souvent de quelques notes atmosphériques pour finir dans des sonorités incroyablement modernes et concrètes (Nothing Rings True). Rien n’est à jeter dans ce superbe disque, qui est livré avec un CD bonus (pour l’édition limitée) de titres joués avec Fence Collective (son groupe composé de 17 collaborateurs rien que ça).