"> Lambrini Girls - Who Let The Dogs Out - Indiepoprock

Who Let The Dogs Out


Un album de sorti en chez .

8

Le premier album des furies anglaises.

La sensation anglaise qui sort un premier album en début d’année, rituel quasi-immuable, s’appelle cette fois Lambrini Girls, duo féminin venu de Brighton qui se distingue par un punk-rock radical. La formule délayée sur les quelques singles qui ont permis aux filles de se faire remarquer, tout comme leurs prestations scéniques, notamment en première partie d’Idles, n’a pas une once d’originalité, et, à l’écoute des 29 minutes de « Who Let The Dogs Out », fausse question parfaitement programmatique, on peut même avancer que chercher une quelconque originalité est certainement le cadet des soucis de Phoebe Lunny, qui tient la guitare et assure le chant, et Lilly Macieira, sa comparse à la basse.

A partir de là revient l’éternelle question qui consiste à savoir s’il faut s’emballer ou pointer la limite d’une formule, sinon éculée, au minimum bien éprouvée. Mais, comme la musique de Lambrini Girls repose sur un nombre d’éléments limité, le meilleur moyen de juger ce premier album est précisément de passer au crible ces quelques éléments. Les filles sont-elles ainsi capables de tenir les 29 minutes, même si ce n’est pas très long, sans donner la moindre baisse de régime ? La réponse est oui. C’est paradoxalement trop facile de considérer que tout le long de l’album, de Bad Apple à Cuntology 101, les filles ne font qu’éructer sur une séquence de deux accords. Car, quand on rentre dans le détail, le duo ne manque en fait pas de souplesse. L’ambition est chaque fois de marteler les messages véhiculés mais Phoebe Lunny maîtrise le rythme avec une certaine virtuosité. On en veut pour preuve le démarrage emphatique de Bad Apple avant une salve qui vous saute à la figure, sur Company Culture, elles laissent la guitare labourer le terrain pour réserver le chant à quelques saillies salutaires, sur Nothing Tastes As Good As It Feels, un vrai groove irrésistible se glisse dans le refrain derrière le propos liminaire. Ensuite, y a-t-il une once de gras dans le son des Lambrini Girls ? Pas la moindre, du début à la fin, leurs morceaux sont tranchants comme une lame, aucune surenchère sur les lignes de guitare ni sur la partie rythmique. Enfin, les filles touchent-elles juste dans leur propos général ? On ne peut mettre de côté le contexte dans lequel sort cet album. Ainsi, de la masculinité toxique (Big Dick Energy), à la violence inhérente à la société (Bad Apple), à des considérations plus personnelles qui résonneront chez nombre de filles (Nothing Tastes As Good As It Feels), Lambrini Girls renvoient un beau miroir à leur époque. Et ça, il n’y a guère d’autre musique qui le fait aussi bien qu’un genre comme le punk, qu’on a enterré cent fois pour mieux le réhabiliter.

Rédacteur en chef

Tracklist

  1. Bad Apple
  2. Company Culture
  3. Big Dick Energy
  4. No Homo
  5. Nothing Tastes As Good As It Feels
  6. You're Not From Around Here
  7. Scarcity Is Fake (communist propaganda)
  8. Filthy Rich Nepo Baby
  9. Special Different
  10. Love
  11. Cuntology 101

La disco de Lambrini Girls