"> Legs Mc Neil & Gillian Mc Cain - Please Kill Me - Indiepoprock

Please Kill Me


Un album de sorti en chez .

Après l’excellent "England’s Dreaming" de Jon Savage, qui narrait la grande et courte histoire du punk anglais, c’est cette fois de l’autre côté de l’Atlantique que se déroulent les événements relatés par "Please Kill Me". On comprend vite que le terme "punk" revêt ici une acception bien plus large que celle qu’on lui attribue d’ordinaire, […]

Après l’excellent "England’s Dreaming" de Jon Savage, qui narrait la grande et courte histoire du punk anglais, c’est cette fois de l’autre côté de l’Atlantique que se déroulent les événements relatés par "Please Kill Me".

On comprend vite que le terme "punk" revêt ici une acception bien plus large que celle qu’on lui attribue d’ordinaire, et l’on suivra ainsi les déambulations du Velvet Underground, du MC5, des Stooges, des New York Dolls, puis, bien évidemment, de tous les grands noms de la scène du CBGB, Ramones, Television et Patti Smith en tête, le tout s’enchaînant dans un flux d’une logique impitoyable.

La grande trouvaille du livre, c’est le choix de le présenter comme un recueil d’entretiens. Legs Mc Neil et Gillian Mc Cain ont rassemblé une invraisemblable collection de témoignages, des stars les plus inamovibles (Iggy Pop) aux seconds couteaux les plus oubliés : au-delà des feux de la rampe, ce sont les coulisses du rock américain des années 70 que "Please Kill Me" nous permet de visiter. Chemin faisant, on suivra un nombre incalculable de personnages tous plus attachants les uns que les autres (mention spéciale à la bouleversante dérive de Johnny Thunders et à la personnalité des Ramones, sublimes écorchés vifs qu’on a tellement souvent voulu réduire à de simples crétins…)

Le récit choral qui en résulte est incroyablement vivant, et l’on reste admiratif devant la rigueur des auteurs qui parviennent bien souvent à rassembler, pour chaque épisode, plusieurs points de vue différents, parfois contradictoires, montrant bien à quel point le mythe doit beaucoup à la tradition orale… Rien n’est éludé, ni l’ambiance euphorique des débuts, ni la difficile gueule de bois qui s’ensuit. A ce titre les derniers chapitres sont empreints d’une mélancolie amère, les noms des morts se juxtaposant les uns aux autres comme autant de soldats tombés aux fronts dans une litanie qui donne littéralement le tournis et permet de comprendre à quel point tout, des éclats les plus euphorisants aux excès les plus sordides, tout a été réel.

Tour à tour hilarant, effrayant, poignant, ce saisissant pavé se dévore littéralement d’un bout à l’autre, et nous laisse pantelants, avec comme seule idée fixe de nous ruer sur tous les disques d’une des périodes les plus créatives de l’histoire du rock.

Chroniqueur

La disco de Legs Mc Neil & Gillian Mc Cain