Le réel patronyme de ce groupe est Leo Seeger and Band ce qui, à double titre, est significatif de la filiation que ces cinq musiciens nantais revendiquent et dont on peut dire qu’elle est à contre courant de ce combo français fortement influencé par la pop anglaise. Ajoutons que le titre de ce deuxième album, […]
Le réel patronyme de ce groupe est Leo Seeger and Band ce qui, à double titre, est significatif de la filiation que ces cinq musiciens nantais revendiquent et dont on peut dire qu’elle est à contre courant de ce combo français fortement influencé par la pop anglaise. Ajoutons que le titre de ce deuxième album, "Words", va un peu plus loin dans cette démarche puisqu’il entérine peut-être aussi une certaine primauté donnée aux textes, à l’instar des singer-songwriters folk- américains.
Le disque n’est pourtant pas rétrospectif – ni introspectif d’ailleurs – puisqu’il est avant tout couronné de compositions plutôt d’essence électrique, plus proches d’un folk rock à la Byrds ou à la Neil Young que des schémas acoustiques originaux. Est-ce un hasard d’ailleurs si le titre du disque comme d’une excellente composition de "Words" porte non seulement l’intitulé d’une chanson du « loner » mais aussi son phrasé et son atmosphère ? Comme on l’entend dès les premières mesures, Dig My Grave, Stand Alone In The Dark, May I Go Mad ?, le climat va être celui de morceaux intenses et amplifiés, de vocaux presque rageurs, de slides, et d’arpèges de guitare dont la tonalité sera portée par un son mis en avant de façon très carré.
Quelque part on pourrait presque croire à une improbable rencontre entre Steve Earle et C,S,N & Y ou à un Elliott Murphy ayant délaissé ses nuances mélancoliques tant les envolées qui pourraient être lyriques sont contrebalancées par la puissance des orchestrations. On a, bien sûr, droit à tout un panorama de la musique « roots » américaine ; le « road song » (Toad ou Pond) , la ballade country, qu’elle soit introspective (Scarcely Byzantine) ou plus sombre (Mid-Autumn Depression) ou d’essence plus enlevée sur Tootle About. Peut-on dire pourtant que ce disque est exemplaire ? Sans doute dans son intention et dans son interprétation plus vraie que nature mais il s’égare parfois sur des sentiers où il semble n’avoir rien à faire.
See My Friends est lisse et sans ampleur et, quand Leo Seeger, se tourne vers la porosité le résultat est peu concluant : When There’s A Will There’s A Way débute sur un touche médiévale anglicisante totalement anachronique puis retrouve des climats folk-rock U.S. sans que le liant se fasse. Il n’en demeure pas moins que "Words" est un album dont les pépites contrebalancent aisément les rares scories pour qu’on se réjouisse qu’un groupe français soit capable de mettre en place une musique qui lui est étrangère en principe de manière aussi efficace.
- Publication 354 vues21 juin 2011
- Tags Leo SeegerAutoproduction
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