"> Lisa Germano - Lullaby For Liquid Pig - Indiepoprock

Lullaby For Liquid Pig


Un album de sorti en chez .

Négliger certains artistes, car, dans l’instant présent, on ne veut rien savoir de ce qu’ils peuvent nous offrir est inacceptable, mais on le fait tous à un moment ou à un autre. Je me suis déjà informé sur Lisa Germano sans vraiment cliquer assez sur les écritures pour vouloir en savoir plus ; il faut […]

Négliger certains artistes, car, dans l’instant présent, on ne veut rien savoir de ce qu’ils peuvent nous offrir est inacceptable, mais on le fait tous à un moment ou à un autre. Je me suis déjà informé sur Lisa Germano sans vraiment cliquer assez sur les écritures pour vouloir en savoir plus ; il faut dire que son association avec John Mellencamp fait très peur. Plus tard, j’étais bien près à écouter quand un soudain changement d’humeur m’a éloigné de la route de Lisa Germano. Puis, j’en suis venu à l’associer à Tori Amos ; erreur, erreur!!
À cette heure, je veux tout savoir sur cette violoniste dont les chansons sentent l’euphorie, vibrent comme des révélations soudaines. Passant rapidement sur le matériel précédent, je constate que la niche est depuis longtemps construite, mais que nul ne peut renier le fait que Lullaby for Liquid Pig est un écartement des autres fabrications. La poésie de Lisa Germano laisse place à des collages sonores rêveurs laissés dans la solitude. Lisa aime jouer à cache-cache, elle devient cryptique, introuvable dans son entier parmi des morceaux de sa mémoire. Pour le formuler dans des termes inapropriés pour cette musique, ce Lullaby for Liquid Pig devrait faire patate.
Ce qui a toujours transporter chez Lisa Germano est la relation quelle établie entre sa poésie vocale et ses arrangements intéressants. Les deux grandes parties de sa musique sont difficiles à bien rendre avec des mots et c’est ce qu’on aime. Pourtant, on embarque dans le nouvel opus bien différent. Formé de fragments de vie, de pulsions, d’auto réflexions passagères au cours d’une journée, l’album est un vrai plaisir pour ceux qui aiment se détacher de la réalité pendant une heure. C’est également l’opposé du fade, coincé Slide. Lisa n’a jamais été aussi out there.
Nobody’s Playing recrée en quelque sorte les pensées d’une petite fille laissée toute seule pour développer son sens de l’imagination. La seconde moitié n’a aucun lien musical avec la première, mais dans nos têtes on est tous déjà passé par ce chemin marquant ; Lisa nous le refait vivre pleinement. L’effet flash-back est merveilleusement utilisé dans la suite : Pearls réinterprête la mélodie de piano dans sa conclusion et All The Pretty Lies suggère un souvenir presque mort. Serait-il possible que Lisa Germano veuille volontairement provoquer le souvenir?
La logique se poursuit sur une Paper Doll bien difficile à décrire avec sa recherche sonore digne des trippeux de sons les plus passionnés : guitare acoustique en doubles fantômes déphasés qui font parfaitement de sens dans l’ivresse. Peu de chansons rendent si bien cette perte de contact avec le solide.
Liquid Pig est un peu comme Björk Isobel dans sa manière d’entourer notre corps comme s’il était bel et bien dans une forêt habitée par une enchanteresse aux super pouvoirs. Par contre, cette dame ne chante rien de mémorable à long terme.
Pearls et Candy sont comme deux sœurs jumelles inséparables, identiques, mais différentes. Pearls préfère la beauté de la tristesse. Candy sait s’amuser, mais s’arrête à la surface des choses.
Dream Glasses Off est comme une tentative fatiguée, désabusée de croire en de bonnes choses pour sa personne : « Some day, someone…is gonna love you […] is gonna need you too. » En réalité, la personne n’y croit plus depuis longtemps. L’arrangement macabre rend bien cela. From A Shell offre un peu plus d’espoir.
La straight ahead, mené par un rythme stable, Its Party Time est une étrangeté sur un Lullaby for Liquid Pig qui se refuse à ce contact spontané. All The Pretty Lies tue la maigre chance de commercialisation de masse avec une distorsion de stream web distant simplement justifiée pour une telle semi chanson semblant traiter de perte de mémoire.
Lullaby for Liquid Pig et Into The Night récupèrent l’amour de Germano pour tout ce qui est italien sans le montrer au grand jour avec la chaude fierté de ce peuple ; tout en subtilité.
Il est très difficile de juger de la qualité des chansons picturales de Lisa Germano. Cependant, sur cet album, elle aurait eu avantage à mettre sa voix en avant plan un peu plus. Sans l’effet d’ancrage, peu de ce matériel très homogène gagne notre amour pour plus qu’un temps. Heureusement, Lullaby for Liquid Pig est si finement ciselé, envoûtant dans une mémorisation d’expériences vécues que seule une dame pouvait mettre en musique.

Chroniqueur

Tracklist

  1. Nobody’s Playing
  2. Paper Doll
  3. Liquid Pig
  4. Pearls
  5. Candy
  6. Dream Glasses Off
  7. From A Shell
  8. It’s Party Time
  9. All The Pretty Lies
  10. Lullaby For Liquid Pig
  11. Into The Night
  12. …To Dream