Lysistrata

Comme si 2017 n'était pas assez remplie entre un EP et une tournée intense, les Lysistrata terminent l'année par la sortie de leur premier album "The Tread".

Inutile d’y aller par quatre chemins, les Lysistrata sont incroyables.
Incroyables de maturité du haut de leur vingt ans, incroyables de fougue et d’énergie aussi, incroyable de maîtrise.
Après avoir été sacrés entre autres « Révélation de l’année 2017 », après avoir enchaîné les concerts toute l’année et sortis un EP, ils finissent 2017 en beauté par la publication de leur premier album.

« The Thread » est donc un album à leur image: inclassable et survolté. On y croise des influences post-rock, noise, post-hardcore, on convoque des filiations grandioses (Foals, Sonic Youth, At the Drive In) mais surtout on leur accordera qu’ils ne ressemblent à personne d’autre, tant ils naviguent entre les ambiances et les styles. Leurs riffs mordent autant que leurs mélodies caressent au sein d’un même titre.
Enregistré en une prise live, sur bande, l’album est plus qu’une démonstration du talent de ces mecs, c’est un manifeste. Il ne ment pas et balance tout d’une traite, avec ses breaks rageurs, ses envolées post punk, sa rage incroyable autant que sa force tranquille. Brut et maîtrisé.

On découvre alors sept pistes sur lesquelles Lysistrata nous embarquent d’emblée avec le titre éponyme à la signature désormais identifiée du trio.
Dès lors ils ne nous lâchent plus ni les oreilles, ni les tripes. Le cathartique Asylum servi en deuxième titre enfonce le clou et si l’auditeur adhère, c’en est fini de son objectivité.
Ils peuvent alors tout se permettre comme une démonstration de 8 minutes de leur totale liberté de ton avec Answer Machine et l’intelligence de son tempo, de balancer l’air de rien le tubesque Sugar And Anxiety ou même de finir par The Boy Who Stood Above The Earth, titre fleuve de 11 minutes taillé pour emmener le public loin de la scène.

« The Thread » ne se décrit pas avec des mots mais se découvre au baromètre des émotions qu’il génère, entre headbanging et frissons la palette est vaste.