Manic Street Preachers

En Angleterre, les Manic Street Preachers sont adulés, pourchassés par la presse vautour et remplissent les stades. Pourtant, en France, personne ne les connaît. Leur style se situe entre Oasis (pour le côté mélodie pop anglaise) et les Stereophonics (la voix de James D. Bradfield est proche de l’intonation de celle de Kelly Jones, bien que moins grave, et donc moins accrocheuse). Ces deux groupes sont reconnus dans le monde entier. Alors pourquoi les Manic Street Preachers ne le sont-ils pas ? Seul le public peut vraisemblablement apporter une réponse à cette question qui doit hanter le patron de Sony Music. Mais en jetant un œil sur la discographie du groupe, on se rend compte que pratiquement toutes les chansons comportent un message à caractère politique ou social, contre la guerre, l’esclavage etc. « Baby Ellian », « Freedom of Speech Won’t Feed my Children » , « If U Tolerate This Your Children Will be Next., Et la liste est longue. Même U2 et Bruce Springsteen n’ont jamais frappé aussi fort. Manic Street Preachers, groupe intello ?
Et la musique dans tout ça ? « Know Your Enemy » est un album tout simplement mauvais. A quoi bon user le clavier à taper des mots inutiles qui ne feront qu’enfoncer cet album, bien moins bon que le chiant « This is my Truth Tell Me Yours », sorti en 1999, et qui déjà sentait le produit contrôlé par un studio sans doute désireux de faire connaître ses p’tits gars sur le continent européen. Pourtant, ça démarrait pas mal avec un titre violent à la Rage Against The Machine. A partir de là, l’album prendra une toute autre tournure, avec la marque de fabrique des Manic Street Preachers : les mélodies lourdingues. On notera quand même un morceau disco pop, « Miss Europa Disco Dancer », qui, même s’il n’a pas vraiment sa place dans cet album, n’en reste pas moins très plaisant.