Si la Suède ou l’Islande tiennent une place de choix sur l’échiquier indé depuis de nombreuses années, on ne peut pas en dire autant de leurs voisins danois. Le Danemark a en effet tardé à trouver une génération d’artistes indés de qualité mais les choses sont en train de changer au pays de Barbie Girl […]
Si la Suède ou l’Islande tiennent une place de choix sur l’échiquier indé depuis de nombreuses années, on ne peut pas en dire autant de leurs voisins danois. Le Danemark a en effet tardé à trouver une génération d’artistes indés de qualité mais les choses sont en train de changer au pays de Barbie Girl (souvenez-vous des immondes Aqua) avec pas mal de groupes très intéressants derrière la locomotive The Raveonettes. On citera en vrac Efterklang, Slarrafenland, Choir of Young Believers, Mimas ou encore The Kissaway Trail. Il en est pourtant un que l’on oublie régulièrement de citer, quasi inconnu en France mais indéniablement le groupe indé le plus important du pays selon ses habitants.
Formé en 1994 dans la banlieue de Copenhague, Mew s’est fait connaître en 2003 avec son troisième album, "Frengers", qui reprenait pour l’essentiel des titres des deux albums précédents et notamment les singles Am I Wry ? No et She Came Home For Christmas. Deux ans plus tard, "And The Glass Handed Kites" confirmait le potentiel de la bande à Jonas Bjerre et l’installait pour de bon dans le paysage indé…sauf en France où le groupe demeurait inconnu ou presque. La sortie il y a quelques mois de "No More Stories…" n’a pour l’instant pas beaucoup fait avancer le schmilblick pour les Danois dans l’Hexagone alors que l’album est une fois de plus une belle réussite, reconnue à sa juste valeur Outre-Atlantique et Outre-Manche notamment.
On retrouve dans ce nouvel opus l’univers « classique » de Mew, à savoir un mélange de pop, de shoegaze et de rock progressif, le tout porté par la voix androgyne de Jonas Bjerre. Pourtant à l’écoute de ce nouvel album, on sent poindre une évolution vers plus de douceur chez les Danois. Influencé entre autres par le métal comme bon nombre de groupes scandinaves, Mew avait en effet pour habitude d’utiliser des artifices tels que des gros riffs de guitares et un jeu de batterie couillu. Si "No More Stories…" contient son lot de titres épiques (les singles Repeaterbeater et Introducing Palace Players), la majorité de l’album a mis la pédale douce en comparaison avec les travaux passés des Danois. L’évolution se fait en douceur puisque même sur des titres dit « calmes », on retrouve par intermittence nos guitares bodybuildées (Beach ; Vaccine ; Hawaii). Chassez le naturel…
Cette évolution vers un son plus commercial a vraisemblablement pour but de faire sortir le groupe de frontières devenues un peu étroites pour lui. Attention toutefois à ne pas tomber dans des travers mainstream (Sometimes Life Isn’t Easy) pas forcément du goût de son panel de fans historiques. "No More Stories…" est un bon moyen de découvrir l’univers de Mew même si on lui préfèrera au final un "Frengers" ou un "And The Glass Handed Kites".
- Publication 591 vues12 février 2010
- Tags MewSony Music
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