La quatrième référence de l'indispensable série Microcircuit est un somptueux voyage synthétique et sensuel.
Sandy est un trio new-yorkais que l’on aimerait pouvoir présenter comme étant né d’un désastre, celui de l’ouragan à qui le groupe emprunte son nom. Parce que cette musique porte les stigmates d’un danger imminent, d’une conscience aiguë de l’éphémère. Chaque mesure semble suspendue, en équilibre précaire. Chaque temps est une respiration aussi belle que bouleversante.
Les machines sonnent étonnement humain, mais avec un fond violent, un battement presque brutal qui rappelle à quel point nous sommes sur un fil. Un battement qui structure les chansons comme des coups de semonce régulièrement martelés.
On est ici en territoire sensible et toxique, au fond très éloigné de la dream pop. Bien trop sombre pour être assimilé à ce courant. Bien trop près de la mélancolie et de la tristesse, qui sont le commencement du doute. Il y a quelque chose de fantomatique dans les chansons de Sandy. Une ombre recouvre musique et voix, un beau malaise qui semble incurable, pourtant la lumière perce et annonce un lendemain.
La musique de Sandy glisse alors vers un terrain charnel, le climat se réchauffe et devient hautement attirant. A la façon d’un astre magnétique, aussi inquiétant que fascinant.
- Publication 871 vues7 septembre 2016
- Tags Microcircuit - SandyMonopsone
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