Mini Mansions

Mini Mansions est le projet mené en parallèle par Michael Shuman, multi-intrumentiste de Queens of the Stone Age, avec Zach Dawes et Tyler Parkford tous deux aux vocaux, claviers et guitares. Sans surprise, leur premier album sera mixé par Josh Homme et enregistré sur le propre label du leader de QOTSA, Rekords Rekords. L’étonnement viendra alors de la tonalité musicale du disque qui démarre sur un court morceau, Vignette #1, semblant tout droit issu des… Beatles. Les «headbangers» pourraient croire se rassurer avec le titre qui suit, un The Room Outside qui carbure à la dissonance et à la saturation mais ça ne sera que fausse piste tant les compositions qui suivent semblent vouloir épouser toutes les facettes d’une pop psychédélique très British dans laquelle on peut déceler inflexions à la XTC, faux rythmes et harmonies façon Beatles, délicatesses accrocheuses que les Zombies n’auraient pas reniées et cette psychedelia paresseuse, surréaliste et hallucinante made in Britain très différente de celle, plus intense et en « freak out », à laquelle on peut être habitué sur les rives du Pacifique (Wunderbars). Mais puisqu’il est fait mention des Fab Four, on ne peut qu’être saisi par des chansons comme Vignette #2 ou Girls qui pourraient être tout droit sorties de chutesde «Seargeant Peppers» du «White Album» tant elles évoquent soniquement vulnérabilité lasse
(I’m So Tired) ou plus facétieuse et acerbe de type Glass Onion. Monk, par exemple, sera une belle petite vignette (puisque trois d’entre elles se rrevendiquent comme telles dans le disque) capricieuse et enlevée et Majik Marker ne sera pas loin d’une «chamber pop» qui flirterait avec le Chant Grérorien (sic!) A ce titre Kiddie Hypnogogia rappelera cette période où il était de bon temps de se réclamer de cet esprit où Alice était au Pays des Merveilles et, comme un écho à ces temps anciens, les clavecins pouvaient résonner avec une faconde subversive comme sur Crime of the Season ou Seven Sons. panorama psychédélique quelque peu désuet et éparpillé sans doute, cet album éponyme trouvera pourtant grâce à nos oreilles en plein trip et à nos yeux kaléidoscopiques car il nous convie à à «Mystery Tour» dans lequel la facette «Magical» demeure prégnante et présente, hors des limites tracées par un calendrier, mais plutôt sensible à ces éphémérides qui se jouent de la chronologie et de la synchronicité.