"> Natalie Prass - S/t - Indiepoprock

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Un album de sorti en chez .

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Le premier album d'une jeune femme dont beaucoup sont déjà amoureux. A tort ? A raison ?

Pas franchement une nymphette à peine sortie de la puberté (elle a 28 ans), néanmoins dotée d’un potentiel de séduction certain, Natalie Prass court le risque de passer pour un joli minois qui susurre gentiment des mélodies sucrées (sa voix relativement neutre mais douce, ses chansons qui oscillent entre easy-listening et soul légère se prêtent aisément à ce raccourci).

Il a pourtant fallu trois ans à la native de Cleveland pour éditer ce premier album, produit par son copain de lycée Matthew E. White, indice supposé d’un certain perfectionnisme et d’une véritable ambition musicale. Et force est de reconnaître que le disque affiche clairement une luxuriance dans l’instrumentation et les arrangements : quelques notes de harpe ouvrent Christy, puis laissent la place aux violons, violons qu’on retrouve sur My Baby Don’t Understand Me et Bird Of Prey en soutien de cuivres, quelques notes de piano et de flûte s’invitent sur Why Don’t You Believe Me, le piano donne discrètement sa trame à Violently… Bref, cette richesse instrumentale nous permet très vite d’écarter le risque d’avoir affaire à un album sans aspérités, et il n’y a jamais non plus d’impression de trop plein, d’un écrasement des chansons sous les arrangements. L’influence des productions de Burt Bacharach est manifeste, mais plus diffuse que prégnante. Sur cet aspect, pas de doute, ce premier album est une belle réussite.

En revanche, côté écriture, là, ça cloche un peu. Au niveau des mots, Natalie Prass affiche un vrai talent pour glisser quelques états d’âme amoureux avec une petite pointe d’innocence et d’humour, mais l’album souffre d’un manque de souffle mélodique. Au fil des écoutes, Violently se détache comme le plus beau morceau avec un crescendo dramatique très subtil mais, à côté, My Baby Don’t Understand Me, Bird Of Prey, Never Over You, restent ce qu’elles sont, de petites chansons sympathiques, certes, mais très loin d’être inoubliables, voire assez rapidement lassantes. En résumé, Natalie Prass a sans doute bien fait de prendre son temps pour soigner l’emballage de son album et de s’associer à un homme de confiance qu’elle connaît bien. Lui reste maintenant à s’épanouir en tant que compositrice pour devenir une artiste à part entière.

Rédacteur en chef

La disco de Natalie Prass

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