"> Nathaniel Merriweather - Lovage - Music To make Love To Your Old Lady By - Indiepoprock

Lovage – Music To make Love To Your Old Lady By


Un album de sorti en chez .

Chronique d'une drôle de rencontre.

Imaginez un instant… Un homme, le torse velu, la moustache fournie, la moitié du visage dissimulée derrière de grandes Ray-Ban, gourmette au poignet et chaine en or autour du cou, est confortablement installé dans son wagon-lit de première classe. Soudain, la porte s’ouvre, et entre une créature à la chevelure d’un blond tout sauf véridique, dont la permanente tombe en cascade sur un chemisier au décolleté tout aussi vertigineux que la vulgarité de son sourire. On imagine facilement la suite de ce qui pourrait être le début d’un vieux film italien des années 80, diffusé tard le dimanche soir…

Mais il s’agit en réalité d’un tout autre scénario, celui de la rencontre entre Mike Patton (vocaliste hallucinant de versatilité, entendu aux micros de formations comme Faith No More, Mister Bungle, et plus récemment Fantômas et Tomahawk) et Jennifer Charles (Elysian Fields), mise en scène par un certain Nathaniel Merriweather et intitulée « Strangers on a train », dixième plage de l’album de Lovage, « Music to make love to your old lady by ». Derrière le personnage de Nathaniel Merriweather, se cache en réalité Dan « the Automator » Nakamura (producteur de Gorillaz). Il réendosse ici l’élégant costume (voir pochette du disque) d’un personnage qui avait vu le jour à l’occasion du projet Handsome Boys Modeling School et son album « So… how’s your girl ? ».

Ce projet initié par Dan « the Automator » regroupe beaucoup de noms : outre Mike Patton et Jennifer Charles, principaux acteurs de cet « érotic spaghetti », on retrouve dans de petits « caméos », le DJ Kid Koala, Damon Albarn (bon ami de Dan depuis Gorillaz), Maseo et Plug 3 (De La Soul), Afrika Bambaataa et Prince Paul (ami de Nakamura, il a collaboré à Handsome Boys Modeling School sous le pseudonyme de Chest Rockwell, identité qu’il ré-emprunte sur ce disque). Ces invités jouent les rôles de sexologues dont les conseils viendraient s’intercaler entre les scènes de notre film italien…
Ainsi, après la torride rencontre dans un train de « Stangers on a train », Damon Albarn fait une courte apparition sous le pseudonyme de « Sir Damien Thorn VII of the Cockfosters Clan » pour vanter les vertus aphrodisiaques d’un cocktail à base de « Lovage ». S’ensuit le morceau le plus chaud de l’album, reprise du hit de Berlin, groupe des années 80 (tiens, tiens…), sobrement intitulé « Sex (I’m a) », duo torride entre un Patton scandant « I’m a man » et sa partenaire féminine endossant toutes sortes de qualificatifs salaces (« I’m a goddess, I’m a hooker, I’m a blue movie… »).
On est donc en présence de la bande originale d’un film érotique italien fictif des années 80, les rôles principaux étant tenus par deux voix exceptionnelles, l’éclectique Mike Patton et la surprenante Jennifer Charles, sur fond de hip-hop, trip-hop, samples, scratches et grosses rythmiques chers à Dan « the Automator ».

Chroniqueur

La disco de Nathaniel Merriweather