Nickodemus

Ces dernières années, Nickodemus s’est fait peu à peu un nom au sein de la scène électro new-yorkaise, en co-produisant la compilation "Turntables on the Hudson". Avec "Endangered species", le DJ garde à peu près la même formule côté sonorités, mais saute le pas en sortant son premier véritable album. Plus question de mixer les morceaux des autres, mais bien de proposer des compositions personnelles. Et pour un premier opus, Nickodemus s’en sort plutôt bien. Prémisse à ce passage en solo, le titre Cleopatra in New York était d’ailleurs présent sur le "Turntables on the Hudson" vol.2, paru en 2000. Une flûte et des instruments à cordes qu’on jurerait chapardés à Ravi Shankar, un chant digne des "Mille et une nuits". L’inspiration de Nickodemus est bel et bien tournée vers le voyage.

La guitare acoustique et le chant évanescent de Peace Pipe nous guident droit vers Cuba, sur des rythmes que ne renieraient pas P18 ou Sin Palabras. L’Afrique arrive ensuite, avec l’intro au balafon de The Spirits Within, laissant place au flow entraînant d’Apani B. Suivent les percussions afro-beat et les notes de guitare dansantes de Back from Africa. Le dub enfin, avec le melodica de Mystery of life. Cosmopolite, le DJ l’est jusqu’au bout des ongles, mixant sans complexe les rythmes et les chants des divers continents. Une initiative qui n’est pas neuve dans le monde de l’électro, mais Nickodemus y amène sa petite touche personnelle. Tourné davantage vers le hip-hop et l’acid-jazz, il a su éviter la carte lounge façon "Café del Mar", et c’est tant mieux. Un disque au swing tropical qui tombe à pic pour nous réchauffer en ces longs mois d’hiver.