Le disque commence par un bruit d’avion sur le titre Bow. On se dit alors que l’on embarque pour un voyage. Olivia Pedroli nous propose comme destination un monde onirique. Quoi de mieux que l’Islande, île mystérieuse où règne le chaud et le froid, pour être le théâtre d’un récit fantastique en dix chansons. La suissesse a choisi d’enregistrer ce troisième disque dans ce pays avec le producteur Valgeir Sigurosson (Björk, Bonnie ‘Prince’ Billy, Camille, Cocorosie). Changement de lieu, d’ambiance et changement de nom aussi puisqu’elle a décidé d’abandonner le surnom de Lole pour signer ce nouvel album de son propre nom. C’est peut-être un tournant dans la carrière de la jeune femme qui semble avoir franchi un cap.

Côté musique, comme nous le disions au début de cette chronique, c’est un voyage au cœur d’un monde mystérieux. En effet ses mélodies évoquent les contes de fées. On y est effrayé comme lorsque l’on traverse une forêt à la pénombre de la nuit. Les bruits s’y multiplient et l’inquiétude se fait ressentir à l’idée de se faire attraper par on ne sait quel monstre (You Caught Me). La riche orchestration favorise ce ressenti. Sur le titre Stay, les cuivres nous feraient presque penser à "Pierre et le Loup", faisant passer les dits instruments pour des animaux. Mais rassurez-vous, la musique d’Olivia n’est en rien repoussante, sa voix cristalline, lyrique sur certains morceaux (A Path) nous tient toujours en haleine tel un narrateur.

Vous aurez compris que la chanteuse nous embarque dans un monde créé de toute pièce. Sa collaboration avec le producteur islandais l’aura aidée à le modeler. Ce n’est d’ailleurs par pour rien que certaines sonorités nous font penser à Björk (To Be You). Un bien beau conte nordique idéal pour la saison hivernale.