Papier Tigre

On n’avait pas écouté Papier Tigre depuis leur second disque, "The Beginning & End Of Now", quatre ans déjà et on se demandait ce que devenait le post-hardcore efficace de ce trio français. Il faut dire que depuis quelques années, avec des groupes comme Gâtechien, Marvin, Pneu ou encore les vétérans de Bästard avec Zëro, l’hexagone est en train de reprendre, insidieusement, une place plus que méritée en terme de mélodie hardcore. On ne s’en plaindra pas, surtout si ça permet de nous débarrasser des clones sans âmes de Noir Désir, des baby-rockers, bref de toute cette aberration que représente le rock chanté maladroitement en français …

"Recreation" est donc le troisième disque de Papier Tigre et dès l’inaugural I’m Someone Who Dies on y redécouvre tous les éléments mélodiques qui font la force des compositions de Papier Tigre. On y entend des notes de guitare, aigües et répétitives, sûrement une Rickenbacker, puis il y a d’autres riffs, plus graves et distordus, la rythmique jouée à la batterie est martiale, mais avec quelques variations qui font décoller les morceaux, et puis il y a cette voix presque étranglée qui contribue à l’urgence de ce groupe.

Au gré des titres, Papier Tigre multiplie les démarrages syncopés et les changements de rythme en urgence et nous décrit avec un brin de cynisme et d’ironie le quotidien de notre vie hypertrophiée : Teenage Lifetime, Parents And Neighbours, This And That And More Of This And That. C’est efficace, carré, et les inflexions légèrement afro-beat de certaines phrases de guitare nous font penser que Papier Tigre semble vouloir jouer dans la même cour que Battles. C’est tout le mal qu’on leur souhaite.

En attendant de les voir bientôt en concert (Papier Tigre tourne beaucoup, pour leur précédent disque, ils ont joués au festival ATP) on se repassera en boucle ce "Recreation" tout en visionnant cette vidéo du groupe qui joue live dans un appartement.

Chimera | Live from Papier Tigre on Vimeo.