"> Parenthetical Girls - Safe As Houses - Indiepoprock

Safe As Houses


Un album de sorti en chez .

Joue-t-on vraiment du xylophone en enfer ? A suivre les Parenthetical Girls (groupe à géométrie variable mais exclusivement masculin) dans leur exploration malsaine des turpitudes de l’âme humaine, un chemin de croix tout au long duquel tintinnabulent sans cesse les notes cristallines du damné instrument, c’est la question qu’on finit par se poser. On aurait […]

Joue-t-on vraiment du xylophone en enfer ? A suivre les Parenthetical Girls (groupe à géométrie variable mais exclusivement masculin) dans leur exploration malsaine des turpitudes de l’âme humaine, un chemin de croix tout au long duquel tintinnabulent sans cesse les notes cristallines du damné instrument, c’est la question qu’on finit par se poser.

On aurait probablement pu l’anticiper au vu d’une pochette faussement tranquille, mais avouons-le : on s’est laissé cueillir à froid par ce "Safe As Houses". Après quelques notes innocentes et un début en comptine instrumentale, alors qu’on s’attendait à de lointains cousins de Coco Rosie, l’ensemble bascule dans une histoire floue de sexe et de dégoût, sous couvert d’une innocence qui dissimule mal la laideur angoissée des paroles.

Voix nasillarde d’un pseudo-Brian Molko en plein mauvais trip, étouffant mal des chevrotements que ne renierait pas Alec Ounsworth, le tout noyé sous les stridences d’un synthé éreintant : I Was The Dancer et sa vilaine histoire de grossesse non désirée nous mettent au défi : aura-t-on le courage d’aller au terme de ce disque ?

Dieu merci, l’ambiance se détend légèrement, musicalement du moins, sur Oh Daughter / Disaster, plus mélodique et reposant, puis les très réussis One Father, Another et The Weight She Fell Under (une ode adressée au cadavre d’une suicidée sectionnée par un train, quand même…). La suite, plus anecdotique, reprend la formule d’une musique mi-enfantine mi-expérimentale accueillant des paroles cryptiques et désespérées. Stolen Children, étrange complainte d’un enfant s’adressant à son jumeau mort et regrettant que leurs rôles n’aient pas été inversés, clôt le disque sur une ultime note glaçante.

"Safe As Houses" a visiblement été conçu pour choquer et déstabiliser l’auditeur : but atteint, mais si l’on créditera les Parenthetical Girls d’une certaine finesse pour cette musique ingénue accentuant le malaise créé par les textes, on regrettera en revanche cette obstination complaisante dans la laideur. "Safe As Houses" est un disque courageux et réussi… mais c’est aussi un album que l’on n’est pas fâché de quitter.

Chroniqueur

Tracklist

  1. Love Connection, Pt II
  2. I Was the Dancer
  3. Oh Daughter/Disaster
  4. One Father, Another
  5. The Weight She Fell Under
  6. Survived By Her Mother
  7. Keyholes and Curtains
  8. Forward to Forget
  9. The Four Platitudes (A Bridge Song)
  10. Stolen Children

La disco de Parenthetical Girls