Patterns

Vous êtes vous déjà demandé à quoi aurait ressemblé le son d’Animal Collective si le groupe de Panda Bear & co avait eu la chance (!) de voir le jour à Manchester plutôt qu’à Brooklyn ? Imaginons que cette cette question ne vous ait pas traversé l’esprit (et on vous comprend) mais que vous mouriez d’envie d’avoir une réponse, je vous dirais alors que Patterns ferait dans ce cas un bon candidat, C’est en tout cas l’impression qui ressort à l’écoute de « Waking Lines », le 1er album de ce groupe mancunien.

On y retrouve l’électro-psyché et les sonorités aquatiques chères à Animal Collective, particulièrement sur l’enchaînement Blood/Broken Trains, auxquels vient s’ajouter une dimension shoegaze sur fond de guitares saturées et de chant éthéré. La formule n’est pas mauvaise et fonctionne même plutôt pas mal, que ce soit sur les titres susnommés ou sur Waking Lines et Wrong Two Words, deux titres accrocheurs qui évitent de tomber dans l’électro-pop un brin racoleuse qui règne sur le reste de l’album.

Voilà bien le problème de cet album et trop souvent celui de la pop anglaise, à savoir le besoin de produire une musique accrocheuse, formatée pour les radios, servie chaude et pré-digérée. Patterns n’est pas le premier groupe anglais à se prendre les pieds dans le tapis de la pop, ce n’est pas non plus le plus ridicule mais il est dommage de voir un groupe gâcher de belles disponibilités sous un vernis catchy pas toujours du meilleur goût (Face Marks ; Street Fires).