Peter Murphy

Bela lugosi's really dead

1983, Peter Murphy quitte le groupe Bauhaus avec qui était né le mouvement gothique. Ses compagnons ont créé le très bon Love And Rockets qui perpétue l’héritage de cette formation culte parmi les cultes. Quant à Peter Murphy, il s’essaie plus ou moins adroitement à construire sa carrière solo sur les vestiges de sa première vie musicale.

Ne nous le cachons pas, ce ‘Lion’ n’a pas grand-chose de sauvage, et fait au mieux office d’une pale copie de réédition de face B de Bauhaus, début de carrière. La voix est clairement lourde voir lourdingue, maniérée à souhait comme dans cet horrible I’m On Your Side, le pire moment de l’album, où Peter ressemble à vieux ‘métalleux’ d’Europe de l’Est qui tenterait un titre pop pour passer sur MTV sur un créneau à grande écoute.

Côté composition, c’est globalement assez pauvre, et consiste à de l’ouverture de porte ouverte, rien ne surprend, et franchement on a l’impression d’entendre un album des 80’s. Presque tout n’est qu’apparat, avec une surutilisation d’effets et d’arrangements qui rendent la production parfois franchement indigeste.

Tout n’étant pas complètement perdu, par instant on croit retrouver l’âme à l’origine de l’intemporel Bela Lugosi’s Dead ce détachement froid, cette poésie lugubre, qui firent de Bauhaus les pères du mouvement gothique. Malheureusement, même cela se perd dans une interprétation manquant de finesse, le trait est beaucoup trop grossi, virant parfois à une version Bauhausienne du sketch Isabelle a les yeux bleus.

En fin de compte, malgré quelques résurgences ponctuelles du génie d’antan, ‘Lion’ n’est rien d’autre qu’une version vulgaire de Bauhaus, surjoué, surexploité, dénaturé.

S’il ne devait en rester qu’un titre : Lion.