"> Pillars And Tongues - End-Dances - Indiepoprock

End-Dances


Un album de sorti en chez .

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Into the labyrinth of music

Le titre de cette chronique aura peut-être éveillé chez vous comme un sentiment de déjà-vu, c’est voulu. « Into The Labyrinth » fut le sixième joyaux de la discographie des éminents Dead Can Dance. Rarement une filiation artistique n’a paru aussi flagrante que celle qui lie les Australo-britanniques aux Américains qui nous occupent présentement.

On retrouve cette pesanteur spatiale propre à DCD tout au long de « End-Dances », un flottement bienfaisant qui vous insuffle repos et sérénité. Moins « world music » que leurs ô combien illustres parents spirituels, Pillars And Tongues délaissent les sonorités tribales pour des aspirations 80’s très occidentales. Le Roxy Music de Bryan Ferry semble effectivement hanter les studios… Mais après les deux premiers titres « coupages de cordon » comment ne pas entendre le fantôme de Brendan Perry dans la voix de Mark Treka? Le mimétisme en est réellement saisissant.

Au rayon instrumental se croisent harmonium, violons et toutes sortes de percussions, pour une absence totale de guitare. Ce combo donne un air intemporel à la magie des compositions. Parfois sombre, fort de rythmiques déstructurées à l’image du presque expérimental Medora, « End-dances » se savoure comme on regarde la vie à travers un cristal, il y a de multiples facettes, c’est tranchant mais d’une beauté limpide.

Bien entendu ce n’est jamais nerveux, vous ne trouverez pas ici de quoi expulser rageusement vos frustrations emmagasinées. Au contraire vous serez happé instantanément par cette invitation au voyage.

Ce qui va sauver l’album et le rendre si notable c’est que, loin d’être New Age ou un pastiche de l’oeuvre de Dead Can Dance, Pillars And Tongues s’appuie sur une musicalité, des harmonies très empruntes de la pop 80’s. Evidemment, les notes de synthé s’étirent en longueur, les violons viennent aussi grossir le trait « fluidité » mais il y a ce petit rien de noirceur, une basse ultra-présente, des chœurs utilisés d’une manière très personnelle, des superpositions de nappes sonores dans la veine post-rock et quelques kitscheries en arrangements. Tant d’éléments ainsi vulgairement décortiqués mais qui ensemble confèrent une saveur unique à l’oeuvre de Pillars And Tongues.

De Dead Can Dance, ils ont prélevé l’essence et le timbre de Brendan Perry, si peu considéré (face à Lisa Gerrard), mais Pillars And Tongues est bien plus qu’une tentative plagiaire de surfer sur un public orphelin de ses héros. « End-Dances » est autant un serment d’appartenance à Lisa et Brendan qu’une fugue vers d’autres horizons…

S’il ne devait en rester qu’un titre : Medora.

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La disco de Pillars And Tongues