Ecrit en France et enregistré à Londres avec le producteur français Dimitri Tikovoï, Meds est censé, si l’on en croit toute la presse plus ou moins spécialisée, marquer le retour de Placebo à un rock plus primal et moins aseptisé. Et faire ressurgir les magnifiques fantômes des deux premiers albums du groupe. A l’écoute de […]
Ecrit en France et enregistré à Londres avec le producteur français Dimitri Tikovoï, Meds est censé, si l’on en croit toute la presse plus ou moins spécialisée, marquer le retour de Placebo à un rock plus primal et moins aseptisé. Et faire ressurgir les magnifiques fantômes des deux premiers albums du groupe. A l’écoute de « Meds », cet angle marketing gentiment adopté par la quasi unanimité des critiques rock n’est pas si erroné, mais un peu exagéré et assez facile. Car non, Placebo ne sortira plus jamais son premier album… Non, Placebo ne sera plus jamais ce groupe à la rare fraîcheur du premier LP éponyme (dix ans déjà !). Non, Placebo ne vient pas de sortir son « chef d’oeuvre » attendu depuis 1998.
S’il est vrai que « Meds » se révèle meilleur que les deux derniers opus du groupe, il n’est néanmoins pas la petite perle rock qu’on semble ériger ci et là. Les très bonnes chansons de l’album (Drag, Infra Red, Follow The Cops Back Home, Pierrot The Clown, Broken Promise featuring Michael Stipe…) sont en effet plus courantes qu’à l’accoutumée. Mieux écrites, plus personnelles, moins putassières et mieux mixées (Flood, qui a bossé pour les Smashing Pumpkins, U2 ou Depeche Mode est passé par là), ces chansons ne parviennent pas, au bout du compte, à faire oublier la voix de plus en plus irritante du pourtant talentueux Brian Molko. Dispensables, voire inécoutables, certains morceaux comme Space Monkey ou Post Blue ont du mal à être excusés par nos oreilles, habituées à des envolées lyriques d’habitude moins goguenardes.
Brian Molko est bourré de talent, et Placebo a le mérite inestimable d’accorder ses guitares abrasives vers le futur, et pas vers un passé empoussiéré comme le font la plupart des groupes de rock nés depuis l’éclosion des (pourtant) excellents The Strokes en 2001. Mais la sauce Molko ne prend décidément plus comme elle pouvait le faire jusqu’à « Without You I’m Nothing »… On n’est pas dans un album-de-la-seconde-naissance, juste dans la bravoure et l’intégrité artistique d’un groupe qui essaie de réitérer ses exploits de jeunesse. c’est vain, mais tout de même beau à voir.
Tracklist
- Meds
- Infra-Red
- Drag
- Space Monkey
- Follow the Cops Back Home
- Post Blue
- Because I Want You
- Blind
- Pierrot the Clown
- Broken Promise
- One of a Kind
- In the Cold Light of Morning
- Song to Say Goodbye