Violence, tendresse, hystérie, lyrisme et bien plus encore sont au rendez-vous des sept nouvelles pistes du groupe calgarien.
Si à la base Viet Cong ne devait être qu’un projet parallèle, le succès de « Cassette » a changé la donne. Ainsi les anciens membres de Women, Matt Flegel et Michael Wallace ont donc décidé de poursuivre l’aventure Viet Cong. Et comme si le quatuor canadien devait se justifier, de sortir un album, le communiqué de presse qui accompagne sa promotion, le qualifie d’album d’hiver… Comprenez par là que vous ressortirez glacé à l’écoute des sept morceaux que compte ce (mini-) album. D’entrée, Newspaper Spoons vous glacera le sang de sa grosse caisse entremêlée à des solos de guitare ou de clavier. Mais « Viet Cong » mélange aussi subtilement tendresse et morosité sur fond de pop, et cela tout au long des onze minutes de Death, un titre évocateur pour un groupe avec un tel patronyme. Bunker Buster nous enivre de ses riffs de guitare à la façon de Public Image Ltd. Et non la coupe n’est pas encore pleine, Viet Cong va aussi se ressourcer du côté de Joy Division sur Silhouettes. À la lecture de leur interview, le quatuor avoue avoir été influencé par les nineties même si aucun doute ne nous était permis, Pointless Expérience va bel et bien piocher dans le shoegaze de la grande époque du milieu la dernière décennie du siècle écoulé.
Le meilleur moment de l’album, n’en déplaise aux puristes, est sans conteste Continental Shelf. Un morceau empli d’énergie, de passion, de sauvagerie dont l’intensité ne diminue jamais, tout comme son côté contradictoire : expérimental et maîtrisé !
Au final, vous vous direz qu’il s’agit là d’un album pour mélomanes nostalgiques. Détrompez-vous, comme l’ont déclaré Matt Flegel et Scott Munro, s’ils sont conscients de ne rien inventer, il est permis d’affirmer qu’ils améliorent une partie de leurs influences. Le côté rétro n’est pas sans rappeler que : rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ! Et cette maxime de Lavoisier permet à Viet Cong d’être la molécule de Calgary, un assemblage de quatre atomes dont la réaction chimique nous procure des vibrations incontrôlées, ou presque…
- Publication 980 vues20 janvier 2015
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