"> Puppetmastaz - The Takeover - Indiepoprock

The Takeover


Un album de sorti en chez .

7

Dans la foulée de Gorillaz est apparu en Europe un autre groupe virtuel composé non pas de personnages animés mais de marionnettes : Puppetmastaz. De ces deux très bons premiers albums, seul celui de la bande à Damon Albarn a connu le succès ; on ne criera pourtant jamais assez les qualités de « Creature Funk », grand fourre-tout […]

Dans la foulée de Gorillaz est apparu en Europe un autre groupe virtuel composé non pas de personnages animés mais de marionnettes : Puppetmastaz. De ces deux très bons premiers albums, seul celui de la bande à Damon Albarn a connu le succès ; on ne criera pourtant jamais assez les qualités de « Creature Funk », grand fourre-tout ludique, qui n’inventait rien mais faisait souvent mieux que les modèles qu’il suivait.

Les premières chansons reprennent là où le groupe s’était arrêté, avec des samples hors normes piochant là où beaucoup d’autres n’osent pas aller : une basse très rock, une musique de maison hantée pour les deux premiers singles, un sens du gimmick et les flows inarrêtables de sa quinzaine de membres enrobés d’une production léchée. Pourtant, Puppetmastaz prend un virage déstabilisant pour le fan de longue date en proposant des titres plus lents, délaissant partiellement la dépense permanente d’énergie qui fait partie de ses grandes forces.

Le collectif semble perdre beaucoup de son habituelle chaleur mais arrive à se tranformer en créateur d’ambiances et cette nouvelle facette du groupe trouve son charme avec des samples recherchés ainsi que des flows toujours impressionnants et inventifs. Au passage les marionnettes s’offrent des incursions dans les rares genres qu’ils n’avaient pas essayé auparavant, taquinant notamment les productions de Timbaland (Reservoir Foxin) ou Pharell Williams (le très réussi Boots on the Ground). Sur la fin, l’album semble enfin réussir à concilier l’énergie habituelle du groupe avec ses nouvelles sonorités plus froides, en particulier sur le magnifique Hallucinate, qui rivalise avec les plus émouvantes pistes du « Graduation » de Kanye West.

Puppetmastaz réussit à produire un album de très haute volée tout en cassant son image de groupe 100% fun. Sur les vingt-trois pistes, deux ou trois auraient mérité d’être supprimées pour raccourcir un album légèrement trop long et permettre au groupe un sans faute. Si on peut regretter que « The Takeover » soit moins euphorisant que les précédents, il y a ici de quoi donner un coup d’envoi très réussi à une fin d’année hip-hop qui s’annonce prometteuse.

Chroniqueur

La disco de Puppetmastaz