Quitzow

Il y a toujours ce sentiment étrange, lorsqu’on se met à écouter un disque et que l’on réalise qu’il n’a rien à voir avec ce que l’on attendait de lui. Passé l’inconfort, on découvre alors quelque chose d’inattendu, qui se révèle parfois assez extraordinaire à écouter. C’est le cas du second album d’Erica Quitzow, qui joue du violon sur le folk chatoyant de Setting Sun, projet de son compagnon Gary Lewitt. On s’attendait, en toute logique, à entendre de la pop à tendance acoustique et nostalgique, et on se retrouve avec douze titres très électro, mélangeant allègrement compositions New Wave et instruments à cordes.

L’efficace Sponsor (It Didn’t Mean A Thing) annonce la couleur de ce disque, on y entend un riff très Riot Grrrl joué au violon sur des rythmiques digitales et synthétiques tandis que des claviers particulièrement efficaces diluent leur notes vaporeuses. Si l’essentiel de l’album est assez pop, certains titres jouent parfois la carte de l’électro-clash, comme les excellents Rhythme Machine et Better Than Ever qui se révèlent d’une redoutable sensualité. des titres tout à fait appropriés pour une soirée que l’on espère sans faiblesse. Mais si les compositions déchainées de Quitzow carburent à plein tube, il en va de même pour des textes particulièrement bien écrits, ressemblant de temps à autre à un journal intime, et se rapprochant parfois de ceux de Liz Phair.

Voilà donc un disque qui avance avec la volonté de donner une gentille claque à ses auditeurs, de réaliser un pop simple, efficace et universelle. Quelque chose d’assez facile à écouter, mais dont le travail de composition précis apporte tout un tas d’idées que l’on ne cesse de découvrir au fur et à mesure des écoutes. Autant de rythmiques effrénées qui finissent par imposer "Art College" sur notre platine et nous apporte un indéniable effet euphorisant.