Robbing Millions

Depuis maintenant quelques années, la Belgique semble incarner le visage de cette terre promise où les groupes émergent de toutes parts pour proposer quelque chose de résolument novateur dans le secteur indé (si cette dénomination veut encore dire quelque chose...). Que ce soit BRNS, Deus ou encore Balthazar, tous parviennent en effet à sortir leur épingle du jeu. On a d'ailleurs pas caché notre admiration pour ces derniers dans nos pages. Ceci dit, c'est aujourd'hui au tour des quatre bruxellois de Robbing Millions de bousculer un peu les choses avec leur deuxième EP intitulé "Lonely Carnivore".

Depuis maintenant quelques années, la Belgique semble incarner le visage de cette terre promise où les groupes émergent de toutes parts pour proposer quelque chose de résolument novateur dans le secteur indé (si cette dénomination veut encore dire quelque chose…). Que ce soit BRNS, Deus ou encore Balthazar, tous parviennent en effet à sortir leur épingle du jeu. On a d’ailleurs pas caché notre admiration pour ces derniers dans nos pages (ici et là). Ceci dit, c’est aujourd’hui au tour des quatre bruxellois de Robbing Millions de bousculer un peu les choses avec leur deuxième EP intitulé « Lonely Carnivore ».

Il faut dire que ces gars-là ont un bagage solide en matière de formation musicale. Avant d’arriver à cette esthétique plus pop, certains ont œuvré du côté du jazz et de l’improvisation sur les bancs du conservatoire, ce qui explique en partie cette tendance à un univers rythmique singulier. En disant cela, on pense bien évidemment à la fin décousue du premier titre Dinosaur et à ses breaks venus de nulle part, qui rompent totalement avec la pulsation adoptée par le groupe tout au long du morceau. Mais ce n’est pas là que réside pour autant tout le talent de ces jeunes belges. Il est à chercher du côté de l’harmonie qu’ils maîtrisent de bout en bout. Ils oscillent sans cesse entre une réelle tension harmonique comme sur Hand In Hand et des arrangements moins dissonants, comme c’est le cas notamment sur le très réussi Bigfoot, qui est certainement le plus beau moment musical de cet EP. La voix de Gaspard vient ici poser un refrain tout en retenue à la puissance mélodique pourtant incroyable.

Cet EP est donc d’une classe folle, il ne reste plus qu’à attendre leur premier album pour voir comment les quatre musiciens se comportent sur long format.