Röyksopp

Cela fait un coup de réaliser que presque dix ans nous séparent de la sortie du premier album de Röyksopp, le magnifique et bien nommé Melody AM. Entre-temps était sorti The Understanding en 2005, qui n’avait pas spécialement marqué les mémoires. On écoute donc cette nouvelle livraison, plus poussé par la curiosité que par une […]

Cela fait un coup de réaliser que presque dix ans nous séparent de la sortie du premier album de Röyksopp, le magnifique et bien nommé Melody AM. Entre-temps était sorti The Understanding en 2005, qui n’avait pas spécialement marqué les mémoires. On écoute donc cette nouvelle livraison, plus poussé par la curiosité que par une envie irrépressible.

Ça commence plutôt mal : difficile de ne pas voir dans le premier morceau, Happy up Here, un pâle remake de Eple, morceau qui avait fait le succès du groupe : tentative paresseuse (ou désespérée ?) de reproduire le carton…

Junior, assez cohérent, se concentre sur les synthétiseurs analogiques et les voix pop aux accents 80’s. Sur Melody AM, les parties vocales (notamment le timbre lunaire de Erlend Oye) apportaient une touche de classe. Ici, les voix confèrent à l’ensemble un aspect « Eurodance ». On finit par se demander ce qui a bien pu arriver à Röyksopp : Où est passée leur électro si humaine, envoûtante, chaleureuse, festive, délurée ? Les nouveaux morceaux paraissent bien fades comparés aux anciens.

On pourra tout de même citer Tricky Tricky, où Röyksopp retrouve un peu de son panache : les claviers analogiques et le beat entêtant nous donnent quelques sueurs froides ; et Karin Dreijer Andersson, chanteuse de The Knife, délivre une performance vocale convaincante, toute en énergie contenue.

Dans l’interview envoyée à la presse, nos compères cultivent leur image de slackers sympathiques. Ils expliquent que ce disque est le premier volet d’un diptyque : Junior est énergique, le prochain disque, Senior, sera plus posé, contemplatif. Röyksopp étant adepte du second degré, difficile de savoir si cette histoire de diptyque est une blague ou pas ; mais au fond, la question nous passionne peu. Il n’est jamais agréable de reconnaître qu’un groupe qu’on a jadis porté aux nues n’est plus que l’ombre de lui-même, pourtant cela semble bien être le cas ici …