Seeland

C’est en réécoutant les récentes rééditions de Neu ! que l’on mesure l’importance du duo formé par Michael Rother et Klaus Dinger dans les années 70. Une influence qui n’a pas visiblement pas été oubliée par Seeland, leur nom faisant référence à un titre de « Neu ! 75 ». Difficile alors de ne pas voir des réminiscences Krautrock dans les premières notes de Black Dot, White Spider. Alors que faire quand on est un groupe aussi marqué par un tel son ? On joue là dessus, on grossit parfois le trait et on fait quelques mélanges. L’évidence saute alors aux oreilles, ce deuxième disque de Seeland est plutôt bon et se révèle très agréable au fur et à mesure des écoutes.

Après avoir réalisé un « Tomorow Today » en demi-teinte, Seeland affiche maintenant une ambition pop plus forte en enregistrant des morceaux mixant rythmes digitaux et répétitifs avec des compositions immédiates, comme le prouve les mélodies lascives d’Aftertoughts. Entre synthétiseurs analogiques et guitares acoustiques finement pincées, le duo nous livre quelques titres délicats qui s’écoutent sans déplaisir.

Les voix de Tim Felton et Billy Bainbridge traduisent une certaine distance, du second degré et affirment un charme somme toute anglais au travers de ce rétro-futurisme musical. Voilà le genre d’étiquette qui pourrait rapidement devenir encombrante pour un groupe qui marie, avec une telle croyance, synthétiseur new-wave et guitare claire façon sixties. Reste qu’avec des titres aussi immédiats que Local Park, How To Love ou encore Recall, le pari est largement gagné pour Seeland.

On tient donc là un bel album, pas forcément très original mais agréable à écouter. C’est tout juste si on ne regrette pas d’entendre quelques expérimentations musicales, surtout de la part d’un groupe qui compte parmi ces musiciens un ancien de Broadcast …